ANDALOUSIE

Du 19 Septembre au 14 Octobre 2013

4879 km

Cette année encore, nous avons pu prolonger l'été d'un mois en partant faire le tour de l'Andalousie, avec une étape sur le retour à Tolède. Nous sommes surtout tombés sous le charme des villes de cette région, même si nous avons découvert aussi certaines côtes préservées aux plages agréables et plusieurs coins de montagne avec leurs villages blancs.

 

Voici pour commencer notre top 10 de ce voyage :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


A l'est d'Almeria, le cabo de Gata et ses côtes sauvages préservées par un parc naturel.

 

 

 

Après la mer, la montagne des Alpujarras et leurs routes tortueuses de village blanc en village blanc entre 1200 et 1600 m, au pied du Mulhacen le point culminant de la péninsule ibérique (3481 m).

Bien sûr, Granada et son Alhambra, vu ici depuis le mirador de San Nicolas sur la colline de l'Albaicin !

Le site extraordinaire de Ronda, perchée au-dessus de son ravin (el Tajo) traversé par le puente Nuevo (qui date quand même du XVIIIème siècle...)

Près de Tarifa, le site romain de Bolonia (Baelio Claudio) dont le développement était lié à la pêche au thon et à la fabrication du garum, où il nous a juste manqué le soleil ! Bel aperçu du forum et de la basilique.

Le charme fou de Cadix qui conserve de nombreuses traces de son passé prestigieux : à marée basse, la playa de la Caleta où ont été tournées des scènes du film de James Bond "Die another day", à l'extrémité de la vieille ville.

 

 

 

 

 

 

 

Séville ! Son Alcazar, entre autres, nous a enchantés ...

Fascinant : la forêt de 854 colonnes de la Mezquita de Cordoue, que l'on a du mal à quitter !

Sur la route de Don Quichotte, au sud de Tolède, les moulins de Consuegra qui dominent l'immensité plate de la Mancha.

Et la cathédrale de Tolède qui nous a paru une pure merveille !

Notre périple commence donc au Cabo de Gata, près d'Almeria, à l'écart de la mer de plastique des serres !

 

Comme il se doit, au bout du cap, un phare ! Mais le plus beau est ailleurs : sur sa côte est, très découpée, avec une végétation rase de couleur jaune qui plonge dans la mer, les villages de las Negras, San Jose, la Isleta del Moro, los Escullos, et quelques plages magnifiques, et sur la côte ouest, le village de Cabo de Gata et sa longue plage à l'eau très cristalline.

 

Un climat exceptionnel : 3000 h de soleil par an, 20° de température moyenne annuelle, et 200 mm de pluie ! Heureusement, le parc naturel a évité l'urbanisation que l'Espagne a développée ailleurs...

 

 

 

 

Sur la côte ouest, l'église des Salinas du XXème siècle, posée au milieu de nulle part, qui a servi de décor pour des films.

Et non loin d'Almeria, le désert de Tabernas, un des plus grands d'Europe, rendu célèbre par Sergio Leone qui y a tourné de nombreux westerns-spaghetti. Impressionnant !

C'est la déforestation liée à l'abattage massif des arbres pour construire l'Invincible Armada qui est à l'origine de l'apparition de ce désert raviné par les pluies lorsqu'il y en a !

Au sud de la sierra Nevada, le massif des Alpujarras.

C'est dans cette chaîne montagneuse au sud de la Sierra Nevada que se réfugièrent 50 000 Maures restés en Espagne après la Reconquista et la chute de Grenade jusqu'à leur expulsion définitive au début du XVIIème siècle : ils ont construit des villages accrochés à la pente, avec des maisons cubiques blanches au toit plat, entre 1000 et 1500 m d'altitude. Et une route serpente à flanc de montagne pour les relier. 

 

Grâce au réseau d'irrigation qu'ils ont créé et au climat sur ces versants sud, on y trouve des cultures inhabituelles à ces hauteurs : vigne, amandiers, figuiers... 

 

Nous avons traversé Ohanes, Laujar de Andarax, Paterna del rio, Bayarcar, Lardes, Mecina Bombaron, Berchules, Trevelez, Capileira, Bubion, Pampaneira, avec quelques haltes dans certains pour en apprécier le pittoresque. Mais il faut bien reconnaître qu'ils se ressemblent beaucoup !

GRENADE

On connaît souvent le nom de Grenade à cause de l'Alhambra, qui mérite sa réputation, mais nous avons aussi découvert une ville très animée et agréable avec différents quartiers pleins de charme.

 

Notre premier contact avec la ville s'est fait grâce à la Cartuja, un peu à l'écart du centre touristique, une chartreuse qui derrière une sobre façade classique cache une décoration baroque absolument délirante !

Balade sur la colline de l'Albaicin, ancienne medina qui compta à son apogée entre le XIème et le XIVème siècle 26 mosquées et 600 000 habitants. Non seulement on y a une vue magnifique sur l'Alhambra, dont elle est séparée par la rivière Darro, mais ses ruelles et ses placettes sont pleines de charme.

 

C'est depuis l'Alhambra qu'on en a la vue la plus globale.

 

 

 

 

 

Un autre quartier que nous n'avons vu que de loin, le Sacromonte, ancien quartier gitan avec ses habitations troglodytiques, tout proche du centre de la ville, en dépit des apparences.

 

 

 

Autour de la cathédrale, tout un quartier avec des rues piétonnes, très animé, aux nombreuses places où il fait bon s'arrêter pour une cerveza bien fraîche et quelques tapas !

 

La cathédrale commencée au XVIème siècle offre une façade Renaissance, un peu étouffée par les bâtiments alentour.

Mais elle est également de style gothique flamboyant dans certaines de ses parties... Par contre pour cause de préparatifs (dès le jeudi) d'une procession de la Virgen de las Angustias qui devait avoir lieu le dimanche, nous n'avons pas pu la voir comme nous l'aurions souhaité.

 

A proximité immédiate, nous avons aussi visité la madraza ou medersa, ancienne université musulmane, aujourd'hui bâtiment universitaire, qui présente une très belle salle de style mudejar et un plafond artesonado de toute beauté.

 

Et la Capilla Real, édifiée pour recevoir les tombeaux d'Isabelle la Catholique et de Ferdinand d'Aragon, de style gothique, où il n'est pas permis de photographier !

 

 

Sous la cathédrale, plusieurs places, comme la grande place Bib-Rambla, et des lieux qui rappellent l'histoire de la grande époque musulmane de Grenade comme l'Alcaceira, ancien souk arabe spécialisé dans la vente des tissus de soie, ou le corral del Carbon, ancien caravansérail du XIVème où on hébergeait les voyageurs.

Et quelques autres aspects de cette ville charmante avant de découvrir le joyau de l'Alhambra : des fontaines un peu partout et de la verdure.

L'Alhambra

 

 

Nous avons commencé notre visite par la Generalife, résidence d'été des princes Nasrides, entourée d'un jardin magnifique où l'eau coule à profusion de partout, caractéristique que nous retrouverons partout  en Andalousie.

Et en attendant l'heure de notre entrée au palais des Nasrides, clou de la visite, nous verrons successivement :

 

- les anciens bains arabes,

 

 

- l'église Santa Maria de Alhambra du XVIème construite sur une ancienne mosquée prestigieuse,

 

- le palais de Charles Quint dont la lourdeur contraste douloureusement avec l'élégance du reste, lui aussi du XVIème, dont le principal intérêt consiste en une vaste cour intérieure circulaire de 30 m de diamètre,  avec deux niveaux de galeries,

 

- l'Alcazaba, forteresse du XIème, à laquelle on accède après avoir traversé la plaza des Aljibes (citernes) creusés par les Arabes pour alimenter en eau plusieurs milliers d'hommes, dominée par sa tour de la cloche (27 m de haut) d'où on réveillait la population la nuit pour lui signifier l'heure d'aller arroser les cultures...

Le palais des Nasrides est sans conteste le plus beau joyau de l'Alhambra !

 

 

 

Le plus surprenant est le contraste entre l'extérieur en briques qui ne paie pas de mine et l'intérieur dont la décoration raffinée est extraordinaire ! Il s'agissait de la résidence des émirs, construite entre 1238 et 1391 : patios, salons, corridors, alcôves regroupés en trois ensembles : la salle du conseil (el Mexuar), la cour des myrtes (patio de los Arrayanes) et la cour des Lions (el patio de los Leones). L'émerveillement va croissant au fil de la visite...et on finit par les jardines du Partal et le portique de la tour des Dames.

La décoration est extrêmement riche : stucs, plafonds artesonados, chapiteaux, alicatados, azulejos...

Retour à la montagne, avec la région d'Antequera et le Torcal alto

Plateau karstique dans lequel l'érosion a créé des formes étranges, avec un belvédère qui permet de plonger le regard jusqu'à Malaga, dont nous n'avons pas pu profiter vraiment à cause du temps, où sont proposés des sentiers de découverte qui nous ont permis de croiser des bouquetins paisibles !

Malaga.

Nous voulions voir le musée Picasso, dont Malaga était la ville natale : beaucoup d'oeuvres qui appartenaient à la collection privée du peintre, qu'il n'avait jamais vendues, ont été prêtées ou données par deux de ses héritiers. Des portraits de ses femmes et de ses enfants, dont certains sont très émouvants.

 

Malaga était en effervescence parce que se préparait une procession de 7 virgenes pour l'après-midi même. Rues pavoisées, ferveur autour des statues fleuries et costumées, cathédrale fermée à la visite...

 

L'Alcazaba est loin d'être le plus beau que nous ayons vu, et le panorama sur la côte n'est pas extraordinaire, mais un parc magnifique avec des espèces tropicales luxuriantes borde le rivage près du port.

Direction Ronda par le puerto del Viento : une Andalousie assez loin des clichés !

Ronda

 

 

Adorée par des personnages aussi différents que Rainer Maria Rilke, Hemingway ou Orson Welles, la ville de Ronda a beaucoup d'atouts : outre son site exceptionnel et très impressionnant, elle est une capitale de la tauromachie avec ses corridas goyesques très courues dans les plus anciennes arènes d'Espagne (1785) et elle offre une balade intéressante au fil de ses ruelles.

 

 

Suivons Rilke dans les places, rues et ruelles de Ronda !

La sierra de Grazalema

Nous avons continué notre périple dans la montagne vers le village le plus arrosé d'Espagne : Grazalema, perché à 900 m d'altitude, un village blanc où nous avons eu un temps surprenant en Andalousie à cette époque, pluie et brouillard avec un vent qui refroidissait l'atmosphère !

 

La route qui nous a menés de Grazalema à Zahara de la Sierra nous a offert malgré le brouillard quelques aperçus magnifiques sur le lac de retenue en contrebas.

 

Et dans la grotte de la Pileta, nous avons découvert des peintures rupestres de plus de 25 000 ans pour certaines dans une galerie de 500 m de long ornée de stalactites.

Tarifa et le détroit de Gibraltar

Nous avons retrouvé le soleil et la chaleur après Tarifa, et ils ne nous ont plus quitté !

 

Nous avons renoncé à aller à Gibraltar, les démêlés entre Espagnols et Anglais aboutissant à un passage à la douane extrêmement long, mais nous avons vu le détroit, et l'Afrique, de Tarifa.

 

Non loin de Tarifa subsiste un site archéologique romain très intéressant et important : Bolonia ou Baelio Claudio. Les Romains avaient remarqué que les thons dans leurs migrations annuelles longeaient la côte à cet endroit, et friands de garum (une sorte de sauce à base de poisson pourri !), ils avaient créé une ville qui était devenue très prospère grâce à ses ateliers et à son commerce de garum, avec comme toujours forum, basilique, thermes, théâtre, rues pavées... Et la mer en toile de fond !

Le détroit de gibraltar et ses porte-conteneurs, et l'Afrique en toile de fond !

Tarifa est un des endroits les plus ventés d'Espagne, et les éoliennes y ont poussé comme des champignons...

Petit pélerinage napoléonien au cap Trafalgar !

Puis baignade sur une plage de rêve à Conil de la Frontera sur la costa de la Luz...

CADIX

La vieille ville de Cadix se trouve sur une presqu'île entourée de remparts et concentre une grand nombre de maisons anciennes qui rappellent que Cadix joua un rôle important dans la conquête des Amériques : c'est de là que Christophe Colomb partit pour son troisième voyage, et en 1717, la Casa de Contratacion et le Consulat des Indes quittèrent Séville pour s'y installer; au XVIIIème siècle, Cadix devint le centre du commerce outre-mer. La ville résista à Napoléon et elle fut la capitale d'Espagne pendant l'occupation, avant le déclin au XIXème.

 

Après avoir posé notre fourgon au parking Santa Catalina, nous avons commencé par longer les remparts du côté du château Santa Catalina pour aller manger des tapas dans le barrio Vina, quartier très animé à l'ambiance sympa avec des penas actives.

 

Le lendemain nous avons continué notre balade du côté de la cathédrale, de la plaza San Juan de Dios, la plaza Candelaria, la plaza de las Flores... 

 

Puis nous sommes montés à la Torre Tavira pour avoir une vue panoramique de Cadix dans la camara oscura, chambre noire où un effet d'optique projette sur un écran panoramique un panorama à 360°.

 

Avant de faire un tour au marché.

JEREZ DE LA FRONTERA

Notre premier centre d'intérêt à Jerez : l'école royale équestre et le spectacle pour lequel nous avions pris des billets : Como bailan los caballos andaluzes. Muy bien ! Mais les photos sont interdites pendant le spectacle...

 

Puis bien sûr, les caves ! Nous avons visité celles de Tio Pepe, alias Gonzalez Byass, très belles, puis dégusté, sans conviction à dire vrai, du xéres.

 

Jerez présente aussi une cathédrale assez belle, construite comme il se doit en Andalousie sur une ancienne mosquée, avec son clocher, ancien minaret !

Le parc de Donana

 

 

Après une nuit à Sanlucar de Barrameda au bord de l'embouchure du Guadalquivir, nous avons pris un bateau qui nous a emmenés au parc de Donana que nous avons visité à bord d'un camion 4x4. Excursion un peu décevante, puisque les oiseaux que nous espérions voir n'étaient pas là faute de pluie ! Nous nous sommes contentés de sangliers, de cerfs, de biches et de daims... Consolation : nous n'avons pas eu de moustiques !

Et nous voici à Séville !

Le quartier de Santa Cruz.

 

 

 

L'ancienne juderia, située juste à côté de l'Alcazar, doit son nom de Barrio de Santa Cruz à cette croix en fer forgé datant de 1692.

 

C'est un quartier très animé avec de petites places ombragées, des ruelles où l'on se croise à peine, des patios enchanteurs, des bars à tapas partout !

 

C'est par là que nous avons commencé notre visite de Séville...

De partout on aperçoit la Giralda, tour sculptée de 97,50 m, datant du XIIème siècle, qui était le minaret de la grande mosquée auquel les Chrétiens ont ajouté un clocher baroque !

L'Alcazar

On est accueilli à l'Alcazar par ce lion redoutable, emblême des rois chrétiens !

 

On pénètre ensuite dans l'enceinte, et là une succession de salles toutes aussi richement décorées les unes que les autres : stucs colorés, plafonds artesonados, alicatados ou azulejos, dans différents palais d'époques différentes... La construction se développa sous les règnes de Almohades, du roi catholique Pierre Ier le Cruel, de Charles Quint, entre le Xème et le XVIème siècle au moins !

 

Le triomphe du style mudejar ! Les patios se succèdent tous plus décorés les uns que les autres du sol au plafond avec une grande finesse.

 

Et les jardins immenses n'ont rien à envier à l'intérieur des palais...

La cathédrale, enfin accessible après les offices et une très longue queue...

Construite en style gothique, elle aussi sur une ancienne mosquée, au XVème siècle, c'est la troisième du monde après St Pierre de Rome et St Paul de Londres : 130m de long, 76m de large et 56m de hauteur ! 

 

Malheureusement, la capilla mayor et son retable n'étaient pas visibles pour cause de restauration.

 

Nous avons dû nous contenter du reste, et pour tout dire, nous avons été un peu déçus...

 

 

La casa de Pilatos, palais construit au XVème et XVIème.

Palais des Grands Gouverneurs d'Andalousie, la famille Enriquez de Ribera, il s'est enrichi grâce à l'un de ses propriétaires, le duc d'Alcala, qui a été vice-roi de Naples où il a découvert l'Antiquité. Passionné, il a acheté un grand nombre d'oeuvres romaines et a fait aménager sa maison et ses patios pour mettre en valeur sa collection, ce qui fait de ce palais un somptueux musée de la sculpture antique.

 

Ce qui s'ajoute à la splendeur des azulejos, des portes en marqueterie, des stucs et des plafonds à caissons... 

 

Une visite qui nous a emballés !

Le charme de ses patios...

La richesse et la beauté de sa décoration, du sol au plafond...

Et l'incroyable collection de sculptures romaines dont voici un aperçu !

La Plaza d'Espana et le parque Maria Luisa

Construite pour l'exposition hispano-américaine de 1929, la place d'Espagne était le pavillon destiné à illustrer la richesse de l'Espagne : demi-cercle de 200m de diamètre en brique, azulejos et pierre, bordé de 48 bancs de pierre en azulejos de Triana (quartier des potiers de Séville) représentant les provinces espagnoles, bassins avec 4 ponts symbolisant les 4 royaumes d'Espagne (Castilla, Aragon, Leon et Navarre).

 

Le parc Maria Luisa a été dessiné par le Français Forestier et abrite les pavillons de différents pays d'Amérique au milieu d'une végétation luxuriante agrémentée de bassins.

Et tant d'autres belles choses : des rues, des immeubles, du flamenco...

Carmona, charmante petite ville historique sur la route de Cordoue

Protégée depuis l'époque carthaginoise derrière ses remparts monumentaux, qui ont fait dire à César que c'était la ville la mieux protégée de la région, Carmona a connu toutes les évolutions historiques de l'Andalousie  dont elle garde des traces dans ses différents monuments,: mosquée, églises, alcazar...

 

Nous avons parcouru en toute tranquillilté les rues de la ville, visité l'église Santa Maria de la Asuncion et admiré la situation dominante de la ville à 430 m d'altitude.

Cordoue, sur les bords du Guadalquivir !

Du pont romain, qui se termine en direction de l'extérieur de la ville par la tour mauresque de la Calahorra, on accède à la vieille cité par la Puerta del Puente (XVIème siècle), et on a une vue d'ensemble sur la Mezquita.

 

Cordoue est placé sous la protection de l'archange Raphaël dont on retrouve des statues à plusieurs endroits, notamment au milieu du pont.

 

Il faut se rappeler que Cordoue fut au Xème siècle la ville la plus peuplée d'Europe avec un million d'habitants, grâce à la tolérance qui permit aux catholiques, juifs et musulmans de vivre en harmonie. Il reste de nombreuses traces de ce passé prestigieux, comme la noria de l'Albolafia qui servait à irriguer les jardins de l'Alcazar, même si nous avons eu globalement l'impression d'une belle endormie...

De l'époque romaine...

 

 

 

Nous retrouverons les traces de l'époque de la colonisation romaine, qui a pris la suite des Carthaginois, au musée archéologique, très riche, construit sur les ruines du théâtre antique dont on visite au sous-sol les restes de la cavea (c'est d'ailleurs le nom du restaurant où nos avons déjeuné, plaza de Paez !). 

 

Et l'Alcazar abrite aussi quelques belles pièces archéologiques, mosaïques et sarcophage...

... à la domination arabe : la Mezquita, joyau de l'art islamique.

On a beau l'avoir vue en photos à de nombreuses reprises, on est saisi quand on entre et on tombe sous le charme de cette forêt de 854 colonnes, malgré l'hérésie d'avoir détruit presque 154 colonnes pour constuire une cathédrale au milieu de la mosquée. Charles Quint ne s'y est pas trompé ; alors qu'il avait signé l'autorisation de le faire sous l'insistance des chanoines, quand il a vu le gâchis, il a dit : "Vous avez fait ce qui peut se faire n'importe où et vous avez détruit ce qui était unique au monde".

 

Edifiée entre le VIIIème et le Xème siècle, elle présente dans sa partie la plus ancienne des colonnes et des chapiteaux de couleur, d'aspect et d'origine différents.

 

La maqsura, espace devant le mirhab qui indique la direction de La Mecque, auxquels seuls le calife et sa cour avaient accès, sont également d'une richesse décorative extraordinaire.

 

La chapelle principale, construite entre le XVIème et le XVIIIème siècles, est de style gothique tardif, Renaissance et baroque : stalles baroques en acajou de Cuba, chaires reposant sur les symboles des Evangélistes, orgues du XVIIème et XVIIIème, plafonds décorés méritent quand même l'attention !

 

Et la chapelle sacrée, baroque, abrite le trésor.

 

Quant à la paroisse du tabernacle, bâtie au XVIème pour les habitants de la Juderia, elle est dans le style de la mosquée !

La juderia, ancien ghetto juif.

Jolie promenade dans des ruelles tortueuses, décorées de pots de fleurs bleus, avec des aperçus sur des patios discrets, et la visite de la chapelle San Bartolomé...

Et la magie des jardins de l'Alcazar et du panorama qu'offre le sommet de la tour !

Avant la Reconquista et l'épanouissement d'un art plus moderne : el Palacio de Viana

 

 

 

 

Construit au XIVème, mais souvent transformé jusqu'au XVIIème et XVIIIème siècles, il est organisé autour de 13 patios, tous différents et souvent thématiques en ce qui concerne le choix des végétaux (malheureusement peu fleuri en Octobre). La visite des appartements au 1er étage, d'une richesse formidable, est malheureusement trop rapide pour permettre d'apprécier tout ce qu'ils contiennent.

 

Bien qu'il soit situé de manière un peu excentrée, nous n'avons pas regretté le détour, qui nous a permis de découvrir une Cordoue plus moderne.

Au pays des oliviers, Baeza et Ubeda.

Baeza, au riche patrimoine Renaissance !

 

La plaza de los leones tire son nom de la fontaine où est installée une figure féminine : la femme d'Hannibal, que les Républicains décapitèrent en la prenant pour une statue de la Vierge ! 

 

Elle est bordée par la casa del Populo (1530) à la façade plateresque, par la puerta de Jaen sous laquelle passa Charles Quint pour se rendre à son mariage à Séville et par la Antigua Carniceria du XVIème siècle.

 

 

La place de la cathédrale avec sa jolie fontaine Renaissance ne manque pas de charme non plus !

 

L'ancien séminaire San Felipe Neri porte les inscriptions que les étudiants diplômés traçaient avec du sang de taureau.

 

La cathédrale, de style composite, présente des chapelles richement décorées et donne accès à la tour d'où on a une vue sur la campagne environnante.

Et une balade dans le reste de la ville permet de découvrir beaucoup de monuments anciens aux belles façades, qui justifient le classement de Baeza par l'Unesco au Patrimoine Mondial...

Ubeda, sa voisine, perchée à 757m d'altitude.

Sur la plaza Vazquez de Molina, un ensemble de monuments anciens de toute beauté, à commencer par la Sacra Capilla del Salvador, chef d'oeuvre de Diego de Siloe, architecte et sculpteur de la Renaissance, dont la visite nous a beaucoup plu.

 

Mais aussi l'église Santa Maria, du XIIIème, construite sur une ancienne mosquée.

 

Et la mairie, et le parador !

 

 

Sur la plaza del 1ero de Mayo, une autre belle église : San Pablo de style composite, et tout au long des rues, des découvertes agréables, comme le Palacio de los Condes de Guadiana et d'autres monuments...

Ainsi se termine notre périple en Andalousie ! 

 

Après l'achat de quelques pots en céramique à Bailen, nous avons pris la route de Tolède et nous avons fait une halte sur la route de Don Quichote dans la Mancha, au pied des moulins que son héros a combattu en les prenant pour des géants !

Consuegra, la capitale du safran !

A part les moulins et le safran, rien d'exceptionnel à Consuegra, qui a toutefois été une halte agréable pour nous.

Nous finissons en beauté à Tolède !

Située sur un promontoire au dessus d'un méandre du Tage, cette ville se découvre magnifiquement de la circunvalacion qui longe la rivière sur la rive opposée, du puente de Alcantara au puente de San Martin.

 

Nous l'avons parcourue sur deux jours et avons découvert tous les trésors qu'abrite cette cité qui a accueilli El Greco dont de nombreux tableaux sont exposés en différents endroits.

Les murailles, le musée de santa Cruz, la mezquita Cristo de la Luz...

La cathédrale, une merveille gothique !

Elle fut construite à partir de 1226 par Ferdinand III et achevée au XVème siècle. Sa façade au triple tympan fut conçue au XIVème et son clocher dont la flèche culmine à 100m de hauteur fut élevé entre 1380 et 1440; ses rayons symbolisent la couronne d'épines. La deuxième tour n'a jamais été achevée.

La place de la cathédrale est bordée de deux beaux monuments : le palais épiscopal du XVIIIème et l'ayuntamiento du XVIIème, oeuvre du fils du Greco.

 

Le quartier ne nous a pas vraiment plu : hormis la rue du Commerce, envahi par un défilé de touristes, et la plaza Zocodover, la plaza Mayor est très petite et ne présente pas beaucoup d'intérêt, et dès qu'on s'écarte un peu, nous avons trouvé que c'était très mort !

Le monastère San Juan de los Reyes et le quartier de la juderia

Beaucoup plus animé en revanche et plus agréable, le quartier de la juderia nous a offert l'occasion de flâner dans son dédale de ruelles et de faire plusieurs visites intéressantes :

 

- tout d'abord le monastère de San Juan de los Reyes, couvent franciscain fondé par les Rois Catholiques en 1476, destiné à l'origine à servir de panthéon royal où est réalisé dans la pierre ce que l'art mudejar avait fait avec le stuc, le plâtre ou le bois.

 

- la synagogue Santa Maria la Blanca, fondée en 1180, reconstruite au XIIIème, puis transformée en église au XVème.

 

- la synagogue Séfardi, bâtie en 1366, puis transformée elle aussi en église en 1492.

 

- et enfin l'église San Tome, dont le principal attrait est un tableau majeur du Greco : "L'Enterrement du Comte d'Orgaz", admirable même pour ceux qui comme nous ne sont pas fans du Greco, mais qu'il faut regarder entre les têtes tellement il y a foule dans un peiti espace...

De ce voyage en Andalousie, et même à Tolède, nous retiendrons l'influence considérable que l'occupation musulmane a exercée sur cette région. Même si les Catholiques ont voulu après la Reconquista affirmer la suprématie de la civilisation catholique, ils ont su conserver tout ce que les Arabes avaient pu apporter dans l'art de vivre.

 

C'est ainsi qu'un des charmes principaux de ces villes réside dans l'omniprésence de l'eau, que des techniques très élaborées avaient permis d'acheminer pour apporter un peu de fraîcheur dans ces contrées arides. Partout des fontaines et des canaux agrémentent les places, les palais et les églises !

 

Et l'art mudejar, issu de la technique des artisans musulmans que les Catholiques ont fait travailler à leur service, est une merveille de délicatesse, que ce soit dans le travail des stucs peints, dans l'utilisation des alicatados puis des azulejos, dans le travail du bois pour les plafonds, tout cela laisse une impression de finesse et de raffinement impressionnants.

 

Nous n'oublierons pas  non plus bien sûr l'ambiance andalouse, avec ses bars à tapas !