La Croatie en passant par Venise...


Du 17 Mai au 16 Juin 2015.


5300 kms + ferry Split -Ancone.





Avec notre fidèle Master, nous voilà revenus d'un autre voyage qui nous a enchantés...


Notre but était de visiter la Croatie du nord au sud, et de découvrir quelques îles. Comment passer par Venise sans s'y arrêter un peu ? C'est ce que nous avons fait, avant de traverser la Slovénie et de rejoindre Varazdin, puis Zagreb, puis de filer vers l'Istrie et de mettre le cap au sud jusqu'aux Bouches de Kotor au Montenegro.


La beauté des paysages, alliée au charme des villes et villages, nous a conquis !









La Serenissime.





Ayant installé notre fourgon à Punta Sabbioni, tout au bout du Lido de Jesolo, c'est par mer que nous avons rejoint Venise trois jours de suite en traversant la lagune en vaporetto. L'enchantement est toujours le même...

 

 

Pour profiter du beau temps, dès le premier jour, nous avons choisi de faire le tour de la ville en vaporetto, par le canal de la Giudecca et le Grand Canal. Deux jours plus tard, nous y essuierons un gros orage avec pluie diluvienne et grêle.


C'est tellement beau partout qu'il est difficile de faire des choix parmi les photos...


Le canal de la Giudecca pour commencer...

 

 



Et puis le Grand Canal, avec sa succession de palais extraordinaires et sa densité de circulation impressionnante... Et le Rialto bien sûr !



 

 

 

Le coeur de Venise bien sûr, c'est la place Saint Marc, très envahie par les touristes, hélas !

 

On y accède de la lagune par la piazzetta San Marco, où se dressent deux colonnes rapportées d'Orient en 1125, surmontées pour l'une du lion de St Marc et pour l'autre de St Théodore terrassant un dragon.

 

 

 

 

 

Bordée par la basilique San Marco, le palais des Doges, la tour de L'Horloge, les Procuratie, elle est justement célèbre dans le monde entier. Mais il est bien difficile de la photographier à cause de la foule et de sa taille... Son campanile a inspiré beaucoup d'autres, un peu partout , notamment en Croatie !

 

 La basilique San Marco.


Edifiée au XIème siècle, puis enrichie pendant des siècles par la suite, la basilique a une architecture très étonnante, avec un mélange des styles byzantin, islamique, gothique, Renaissance...

 

Les mosaïques de la facade donnent un avant-goût de celles qu'on découvre à l'intérieur... 

 

Celle-ci est la seule mosaïque originale de la façade : elle montre l'aspect de la basilique au XIIIème siècle.

 

A l'intérieur, 8500m2 de mosaïques sur fond d'or tapissent les parois, et même le sol en est couvert !

 

Le clou de la visite est le pala d'oro, un ouvrage d'orfèvrerie où sont enchâssés des émaux représentant la vie de Jésus et de St Marc situé derrière un iconostase en marbre. Tout brille tellement que les photos sont difficiles à prendre !

 

 

 

 

 

 

Le doge et le lion ailé : deux symboles de la puissance de Venise, qu'on retrouve un peu partout dans la ville.


Le palais des doges.

 

Le doge résidait au palazzo ducale, dont la visite est pleine d'intérêt, tant ce beau palais est riche d'histoire et d'art. De style gothique, il abritait aussi toutes les instances politiques et judiciaires de la République de Venise, la police secrète et même les prisons.

 

On entre tout d'abord dans une cour magnifique, avec l'aile Renaissance, qui présente quatre étages, tous de style différent, l'escalier des géants où Mars et Neptune sont dominés par le lion de St Marc, la façade de l'horloge et les puits aux margelles de bronze.

 

 

 

 



Peu avant d'aborder l'escalier d'or qui conduit aux appartements du doge, on est mis en condition par ce bas-relief : la fente au niveau de la bouche était destinée à accueillir discrètement les dénonciations...


La scala d'oro (1538-1559)a un plafond extrêmement ouvragé en stuc sur fond d'or 24 carats !



Se succèdent alors plusieurs salles de taille diverse selon leur destination, mais toujours avec une décoration très riche : plafonds sculptés, dorés, peintures sur les murs et les plafonds par les grands maîtres vénitiens, Tintoret, Véronèse, Tiepolo et Titien, dont le point culminant est atteint avec la salle du Grand Conseil (50m de long sur 25 de large), redécorée après un incendie entre 1578 et 1585.






La visite se termine par les prisons auxquelles on accède par le mythique pont des Soupirs. La vue sur la lagune que l'on a depuis les ouvertures  ne fait pas oublier le sort de ceux qui le traversaient...



Le musée Correr.


De l'autre côté de la place, en face de la basilique, nous avons fait une autre visite intéressante : le musée Correr.


Outre son agréable cafétéria, où il est possible de déjeuner au calme avec la vue sur la Piazza, sans nécessairement payer son entrée au musée, nous avons apprécié la richesse des collections de sa pinacothèque et de ses décors, héritage de la fameuse Sissi.


On parcourt d'abord les salles impériales, à la décoration raffinée, qui présentent de beaux meubles et des lustres de Murano, avant d'admirer quelques sculptures de Canova. La bibliothèque en noyer du XVIIème siècle et les salles adjacentes contiennent toute sorte de pièces intéressantes : mappemondes anciennes, carte de Venise au XVème par exemple...




Au deuxième étage, la collection de peinture abrite de nombreux tableaux : portraits de doges et autres portraits saisissants de vérité, peintures religieuses,  dont une adoration des mages de Brueghel le jeune, et la fameuse toile de Carpaccio : Deux dames vénitiennes.





La Fenice.


Une autre institution vénitienne : le théâtre de la Fenice, qui porte bien son nom puisque il renaît de ses cendres pour la seconde fois, tel qu'il avait été reconstruit après l'incendie de 1835. Le phénix apparaît damassé sur une toile murale qui recouvre le mur d'une des salles.


Salle mythique, où se sont produits les plus grands noms de l'opéra depuis des décennies : Son décor est grandiose et luxueux.


Les églises.


A Venise, les églises sont presque aussi nombreuses que les canaux ! Nous en avons sélectionné quelques-unes, d'époque et de style différents, situées dans des quartiers différents...

San Giorgio Maggiore.


Impossible de manquer sa silhouette imposante dans le quartier de la Giudecca, en face de San Marco !


Dessinée par Palladio en 1565, elle est construite en pierre blanche d'Istrie, et sa façade à l'antique est très typique de l'architecte.


Nous avons gravi par l'ascenseur son campanile d'où on découvre à 360° les différents quartiers de Venise.


Son intérieur austère abrite quelques toiles célèbres du Tintoret.



Santa Maria della Salute.


Une autre église qu'il est difficile de manquer ! Située dans le Dorsoduro, non loin de la douane de mer, sur le Grand Canal, sa silhouette blanche est bien reconnaissable.


Construite entre 1631 et 1687, elle repose sur un million de pilotis. Elle est de forme octogonale pour rappeler la couronne de la Vierge, et les orecchioni, volutes en spirales surmontées de statues, permettent de passer à la forme circulaire du dôme.


L'intérieur est lui aussi très austère, malgré son pavement en marqueterie de marbre. On peut voir à la sacristie les Noces de Cana du Tintoret, mais il est interdit de photographier...





Santa Maria dei Frari.


Peu de recul, et toujours un passant (!) pour photographier cette grande église en briques de style gothique tardif (1330-1338)! Elle abrite les tombeaux ou cénotaphes de personnalités vénitiennes, qui dénotent souvent par rapport à la pureté des lignes de la nef, très dépouillée...


Son campanile de 70m de haut est le plus haut après celui de San Marco.



Chiesa della Madonna del Orto


Située dans le quartier du Canareggio, c'est elle qui abrite le tombeau du Tintoret, ainsi que plusieurs de ses oeuvres majeures. Mais nous avons dû nous contenter de sa façade de briques et de pierre blanche, arrivés trop tard à cause d'un orage si violent qu'il nous a contraints à nous réfugier dans un glacier pendant un bon moment !

 

 

Scuola San Giorgio degli Schiavoni.

 

Dans le quartier du Castello, nous avons découvert cette petite scuola de la confrérie dalmate, datant du XVème siècle. Si l'extérieur ne paie pas de mine, l'intérieur nous a conquis : les murs du rez-de-chaussée sont couverts de peintures de Carpaccio, celui qui a donné son nom au plat de viande de boeuf crue en raison de la profondeur de ses rouges ! Ce peintre est tout de suite devenu notre préféré parmi les peintres vénitiens car nous avons été passionnés par sa représentation des légendes de St Georges et de St Jérôme : les détails pittoresques, la construction de ses tableaux, le choix des couleurs... A ne pas manquer !

 

A l'étage se trouve une chapelle à l'ornementation très riche aussi.

 








San Moisè.


Dans le quartier de San Marco, nous avons admiré la façade baroque de San Moisè (1668), bien qu'un peu chargée, et son campanile du XIIème, mais sans nous y arrêter.



Un exemple de palais vénitien : la Ca'Rezzonico.


Ce palais du XVIIIème siècle dont la façade donne sur le Grand Canal, illustre la richesse de cette période à Venise.


Nous y avons eu la sensation étrange que le sol n'était pas stable mais tanguait !


Beaucoup de beaux meubles, des pièces richement décorées, une collection de tableaux importante, parmi lesquels nous avons été intéressés par un ensemble de Tiepolo fils, qui change un peu des sujets religieux et dont la modernité nous a surpris agréablement, bien loin du maniérisme de son père !





Les fresques de la villa Zianigo, réalisées par le fils de Tiepolo, ont été restaurées et déplacées au 2ème étage de la Ca'Rezzonico.


"Il Mondo Novo" surprend puisque on ne voit les personnages que le dos et on ne sait pas par quel spectacle ils sont tous passionnés... Peut-être une lanterne magique ?


D'autres présentent des scènes de carnaval....


Le choix des couleurs et la précision du dessin en font des oeuvres très originales qui nous ont beaucoup plu.





Mais, chacun le sait, un des principaux charmes de Venise, c'est de flâner le long des canaux, de pont en pont, en levant les yeux vers les palais de toute sorte, parfois bien délabrés, hélas ! C'est ce que nous n'avons pas manqué de faire aussi !


Nous avons été frappés par le nombre de puits qui ont été conservés dans la ville, chaque place ou placette en compte un, comme celui-ci par exemple :






















































Sur les quais du Dorsoduro, du côté de la Douane de mer...



Ou bien dans le Cannaregio, quartier populaire bien vivant, et un peu oublié des touristes, Dieu merci ! Un des plus vieux quartiers de Venise, qui a vu naître, travailler et mourir le Tintoret... Nous avons aimé le parcourir.




Ou en tant d'autres endroits, parfois animés par le folklore des gondoliers...





Bien que nous ayons mis à profit au maximum les trois journées que nous avions décidé de consacrer à Venise, nous n'avons pas tout vu, loin de là ! Nous espérons avoir l'occasion d'y retourner...


Ensuite cap sur la Croatie, via la Slovénie. Nous souhaitions faire une halte pour visiter Ljubljana. Malheureusement des pluies diluviennes nous ont gâché notre journée. Très vite trempés, nous avons renoncé et sommes rentrés, à regret car la ville nous a paru pleine d'intérêt et de charme, très animée. De plus, grâce à la riche documentation qu'on nous a remis et à l'accueil agréable que nous avons reçu, on sent la volonté des Slovènes de faire aimer leur pays aux touristes.



Ljubljana (Slovénie).


Traversée par la rivière Ljubljanica, le long de laquelle elle s'est construite, elle est célèbre par son Triple Pont qui permet d'accéder à la vieille ville et au marché central, marché à colonnes, oeuvres l'un comme l'autre de l'architecte slovène Joze Plecnik (1872-1957).


Nous avons réussi à visiter la cathédrale Saint Nicolas, de style baroque, à parcourir, sans flâner, sous la pluie les quais de la Ljubljanica aux nombreux bars et restaurants, à arpenter rapidement la Copova ulica, artère commerçante du centre ville...


Tout cela, malgré le mauvais temps nous a donné envie d'y retourner !



La Croatie.


Notre entrée en Croatie s'est faite également sous une pluie battante, au point que les cours d'eau débordaient de partout...


Si bien que nous ne garderons de Varazdin, une très jolie ville baroque au nord de Zagreb qui a été notre première halte, que le souvenir du restaurant où nous avons découvert la cuisine croate !


Heureusement pour nous, rapidement le temps s'est amélioré, et c'est dans des conditions très agréables que nous avons effectué notre périple !






Cette sculpture, photographiée à Osor sur l'île de Cres, rappelle que le nom de la monnaie croate, la kuna, signifie la martre : cet animal est traditionnellement souvent représenté sur les blasons du pays.


Je ne sais pas pourquoi le centime s'appelle lira, ce qui veut dire tilleul...




Sur la route de la capitale Zagreb que nous avions mis à notre programme, nous avons voulu faire un détour par l'église Notre Dame des Neiges à Belec, dont les guides vantaient la beauté. Au terme de 40 kms de route étroite et sinueuse, nous nous sommes rendu compte qu'elle n'était ouverte que le dimanche...


Nous allions repartir déçus et agacés de ce petit village perdu lorsque nous avons vu arriver un car de tourisme. Un groupe de pèlerins croates ! Quelle chance ! Nous nous sommes faufilés avec eux dans l'église, dont l'intérieur d'un baroque délirant contraste avec la sobriété de son apparence extérieure, et avons écouté un moment quelques chants religieux de bonne qualité, mais bien sûr pour les photos, ce n'était pas idéal ! Ce sont les aleas du voyage indépendant...




Zagreb.



Il nous paraissait normal, si nous prétendions découvrir un pays, de visiter sa capitale. Nous avons donc fait une halte agréable à Zagreb, même si cette ville présente un intérêt touristique limité.


Sur cette maquette de la ville exposée près de la place Bana Josipa Jelacica, on voit bien la structure de la ville construite sur deux collines, Gradec, la colline politique, et Kaptol, la colline religieuse, séparées par un profond ravin où coulait jadis une rivière, maintenant la rue Tkalciceva prisée des touristes comme des autochtones pour ses nombreux bars et restaurants.







On peut accéder à Gradec par un funiculaire, ce que nous n'avons pas manqué de faire. 


Une vue de la rue Tomiceva où se trouve son point de départ.



Bien que Gradec soit la colline séculière, où sont d'ailleurs toujours regroupés les principaux organes du gouvernement croate, ce sont ses églises qui ont retenu notre attention.


L'église sainte Catherine, édifiée en 1620 sur le modèle du Gesù à Rome, est décorée à la mode baroque à l'intérieur.


L'église Sts Cyrille et Méthode, où nous avons assisté un moment à la messe dans un rite catholique spécial, proche de la liturgie orientale et orthodoxe.


Et surtout l'église Saint Marc, du XIIIème et XIVème siècles, avec son curieux toit en tuiles vernissées de 1888, dont l'intérieur est d'une grande simplicité. Le clocher à bulbe de 1725 a remplacé le précédent détruit par un tremblement de terre en 1505.



Sur cette colline, nos avons aussi visité avec intérêt le Musée de la Ville de Zagreb, qui expose notamment de belles maquettes de la ville à différentes époques.


En descendant de Gradec, par une ruelle assez raide, en dessous de la porte de pierre, on trouve une statue de St Georges à cheval qui a tué le dragon.


Ensuite on arrive dans la rue Tkalciceva, très animée et fréquentée par les touristes, bordée de petites maisons typiques.



La cathédrale de l'Assomption, sur Kaptol, a été longtemps la cathédrale la plus orientale d'Europe, face à la menace des Ottomans. C'est pourquoi d'ailleurs elle fut entourée d'une enceinte massive entre 1512 et 1520, dont il reste quelques fragments assez impressionnants.


Sur la place devant la cathédrale, nous avons retrouvé une colonne mariale comme nous en avons beaucoup vu dans les pays d'Europe centrale.


Sa façade est assez belle avec ses deux flèches. Très endommagée par un séisme en 1880, elle a été un peu trop bien restaurée par un Viollet-le-Duc croate...





La suite de notre voyage en Croatie sera consacré pour l'essentiel à la découverte de ses côtes merveilleuses.


La guerre.



Mais avant de continuer, il me paraît indispensable de rappeler que ce pays a connu il y a 25 ans, c'est à dire très récemment, une guerre fratricide meurtrière. On pourrait l'oublier si on ne voyait un peu partout les stigmates de ce conflit...


Par exemple, sur le point culminant et central de la presqu'île de Pleljesac,  que nous avons beaucoup aimée par ailleurs, nous avons été attirés par un monument à proximité de la route et nous avons fait une halte pour savoir ce que c'était: il s'agit d'un monument commémoratif pour les morts de la guerre de 1944 - 1945, qui énumère pour chaque village de la presqu'île tous les morts de cette période. Ils n'ont rien à envier à nos morts de 14-18, des familles entières décimées ! Un bas-relief en bronze évoque ce que les Croates ont subi d'abord des Russes, puis des nazis. Mais le plus troublant c'est que ce monument est criblé d'impacts de balles et qu'une partie de l'inscription, que nous n'avons pas comprise évidemment, a été martelé de façon à en effacer une partie. Tant de haine dans un si beau paysage !





A Dubrovnik, à l'entrée du palais Sponza où sont conservées les archives municipales, un émouvant mémorial aux combattants tués lors du siège de la ville par les forces serbes en 1991-1992 énumère leur nom accompagné de leur photo. La plupart sont très jeunes. On ne peut pas s'empêcher de penser que leur famille est toujours en vie et ne doit pas avoir oublié...



A quelques kilomètres au sud de Dubrovnik, dans une baie paradisiaque que nous longions en bateau, quelle n'a pas été notre surprise de découvrir un ensemble de bâtiments touristiques totalement abandonnés dont on voit nettement qu'ils ont été bombardés. L'histoire les a abandonnés là, et le spectacle est poignant, surtout à cause de leur contraste avec la beauté naturelle de ces lieux ! Les baigneurs viennent toutefois se baigner sur cette plage au pied de ces ruines...





Sur le mont Srd qui domine Dubrovnik de ses 408m, un fort construit par l'armée napoléonienne témoigne lui aussi de la violence des combats. En octobre 1991, beaucoup d'habitants de Dubrovnik y cherchèrent refuge avant d'en être délogés par les Serbes et les Monténégrins qui s'en servirent pour tirer sur la ville. 

 

 

Et en maints autres endroits que je n'ai pas photographiés, nous avons remarqué des maisons criblées de balles pour la plupart abandonnées, ou carrément soufflées par une explosion, dont seuls les murs tenaient encore un peu. Par exemple sur la route qui mène aux lacs de Plitvice, entre Senj et Otocac, elles sont très nombreuses. Il faut dire que c'est très proche de la frontière bosniaque. Mais même sur les quais de Sibenik, dans l'ensemble très bien tenus et très touristiques, nous en avons remarqué.

 

Il fallait le mentionner avant de passer à l'évocation des beautés et des charmes de ce pays auquel on peut souhaiter de tourner la page le mieux possible...

 

 

 

L'Istrie.

 

 

Triangle de terre à l'Ouest de la Croatie, elle a été notre première étape dans la découverte des côtes croates.

 

De très beaux paysages, des villes et villages de carte postale où l'on peut découvrir la présence des Romains, des Byzantins, des Vénitiens, aussi bien au bord de l'Adriatique que dans l'intérieur des terres... Un pays de vignes, d'oliviers et de truffes, ce qui pour nous n'était d'ailleurs pas un grand dépaysement !

 

Les villages de l'intérieur.

 

C'est par l'intérieur que nous avons commencé à visiter cette région, avec ses villages perchés, comme chez nous !

 

Beram.

 

A Beram, nous avons réussi à voir la chapelle Sainte Marie aux Ardoises, à 1,5 km du village, dont les fresques du XVème siècle sont extrêmement bien conservées et très intéressantes. Il y faut de la persévérance, car c'est une habitante du village qui a les clés et fait visiter; il faut trouver sa maison, puis la trouver elle-même... Nous avons eu la chance de nous rendre dans cette chapelle, seuls avec la guide, qui parle assez bien le français, et un couple d'Autrichiens, et nous avons été émerveillés... 

 

 


Motovun.


Village médiéval perché, dont les remparts ont été élevés entre le XIIIème et le XIVème siècle, au coeur d'une région viticole, il offre du sommet une belle vue sur les alentours.


On y accède par la porte citadine placée sous la protection du lion de Venise.


Sa place principale est dominée par une tour médiévale crénelée, et est entourée par l'église St Etienne du XVIIème et  le Palais communal d'époque Renaissance. 


Il présente toutes les caractéristiques de ces villages, avec des rues très escarpées, des passages voûtés, des sols pavés...




Groznjan.


A Groznjan, même ambiance, qui a séduit de nombreux artistes et artisans, dont les galeries n'étaient pas encore ouvertes à l'époque où nous y sommes passés.


Par contre nous avons acheté quelques produits truffés dont nous nous sommes régalés (saucisson truffés, crème de truffe) !





Mais bien sûr, ce qui attire le plus les touristes en Istrie, ce sont les côtes magnifiques et les très jolis ports qui la jalonnent, témoins d'un passé prestigieux souvent. Nous avons fait le tour de la péninsule pour les découvrir.


Dans la plupart des cas, la côte de l'Adriatique étant très découpée, des presqu'îles de taille variable ont servi de promontoires faciles à fortifier et à défendre où se sont installés villes et villages. C'est une constante que nous retrouverons tout au long du littoral croate. 



Pula.


La présence romaine, que nous retrouverons d'ailleurs tout au long de notre voyage, est attestée en plusieurs endroits, mais c'est évidemment à Pula qu'elle est la plus éclatante, grâce à son amphithéâtre très bien conservé du Ier siècle ap.J.C., le 6ème en taille de ceux qui nous sont parvenus. Il pouvait accueillir 63000 spectateurs. Ici pas de vomitoria pour permettre aux spectateurs d'entrer ou de sortir de la cavea, mais 4 tours accotées à la façade. Dans les sous-sols, nous avons visité une exposition sur la viticulture et l'oléiculture à l'époque romaine. Une copie de la table de Peutinger représentant l'Istrie y est présentée.


On entre dans la ville par différentes portes : la porte double (Ier - IIème ap.J.Ch.) sur la voie de Pula à Rijeka, la porte d'Hercule et la porte d'Or, qui est en fait un arc de triomphe (fin du Ier siècle) en l'honneur de riches personnages nommés Sergius.


Le forum est devenu une belle place, où trône encore le petit temple d'Auguste du Ier siècle. L'hôtel de ville y est installé dans un palais gothique qui a une façade à arcades Renaissance.


Non loin, la cathédrale de la fin du XVIIème, avec sa façade de style Renaissance.


Une belle balade archéologique dans cette ville de 57000 habitants tout au sud de la péninsule !








Porec.


A Porec aussi, les Romains se sont installés, avant les Vénitiens... La rue principale, parfaitement rectiligne, qui traverse toute la ville, suit le tracé de l'ancien decumanus romain, même si elle est bordée de palais gothiques, Renaissance ou baroques, et envahie de marchands de souvenirs et glaciers de tout poil ...


Il reste aussi une place du forum et les bases de temples de l'époque où Porec s'appelait Parentium.



 

 

Mais la merveille de Porec, classée par l'Unesco, c'est à l'époque byzantine qu'on la doit : la basilique euphrasienne, bâtie entre 543 et 554 par l'évêque Euphrase... Les mosaïques du choeur sur fond or sont typiques de l'école byzantine. Les colonnes de marbre de la nef viennent de Constantinople.





Un baptistère de la même époque se trouve à proximité, avec ses fonts baptismaux pour le baptême par immersion.



Du haut de son campanile, on constate bien la configuration de la ville : Porec, comme beaucoup de villes de Croatie, est bâtie sur une presqu'île qui constituait un point stratégique facile à défendre et offrait des mouillages commodes; donc la mer est partout, et une agréable promenade permet de faire le tour des remparts et de profiter de la transparence et des couleurs de l'eau...





Rovinj.




Rovinj aussi offre un paysage de carte postale, avec son campanile à la vénitienne dominant le vieux village et la presqu'île sur lequel il est construit (même si nous n'y sommes pas arrivés par le meilleur côté...).






La place du maréchal Tito ouvre sur un très joli port aux maisons colorées. Elle est dominée par la tour de l'horloge, tour vénitienne en briques rouges avec le lion ailé.


L'arc de Balbi, construit en 1680, de style baroque, est orné lui aussi du lion ailé et d'une tête de Turc avec son turban. Il donne accès la vieille ville très moyenâgeuse (et pleine de boutiques de souvenirs !) et permet de monter jusqu'à la cathédrale baroque Ste Euphémie dont le campanile a été construit sur le modèle de celui de St Marc à Venise et d'où la vue est superbe.

 

 

 

L'Istrie, outre ses villes et villages pleins de charme, ce sont aussi des paysages maritimes merveilleux, qui ne nous quitteront plus jusqu'à Dubrovnik, ni sur les îles : des montagnes abruptes qui tombent dans la mer, des îles partout qui font douter si on est sur le continent, sur une presquîle ou sur une île, des eaux cristallines de bleus variés, la plupart du temps sous le soleil ... 

 

 

 

 

 

 

 

Le golfe de Kvarner.

 

 

Si on oublie Rijeka, port industriel sans grâce niché au fond du golfe, le golfe de Kvarner est magnifique. Nous avons visité les îles de Cres, Losinj et Krk et parcouru sans nous lasser la route de la Corniche qui longe la mer sur des dizaines de kms. 

 

 

Pour passer de l'Istrie à l'île de Cres, nous avons bien sûr emprunté un ferry. Notre fourgon a beaucoup navigué au cours de ce voyage...



L'île de Cres.


 

Et dès notre arrivée sur cette île, nous avons été emballés par les paysages qui s'offraient à nous, souvent montagneux et arides quand ils sont exposés à la bora, vent du Nord violent et froid dont nous avons fait l'expérience, mais aussi avec de délicieux petits ports nichés au fond de baies profondes,et toujours des eaux de couleur exceptionnelle !

 

 

 



Nous avons découvert 4 villages sur cette île, qui nous ont plu à des titres divers : Cres, Valun, Lubenice et Osor.


Cres est bien abrité au fond d'une baie profonde. Son port est un peu biscornu, et on accède à la vieille ville par des portes vénitiennes du XVIIIème. Nous y avons fait le marché et nous avons parcouru rapidement ses rues anciennes. 





Tout au bout d'une route en corniche d'où on a souvent des aperçus magnifiques sur la mer, Valun est un petit port de pêche auquel on accède à pied après avoir laissé la voiture au parking au-dessus du village.


Tout y est miniature : le port, la plage, les ruelles...


A Lubenice, c'est le site qui est extraordinaire : le village est construit sur une falaise qui domine l'Adriatique, et la route pour y arriver est très étroite et escarpée. Les ruelles qui le parcourent, pleines de charme, ne sont pas accessibles aux voitures. L'accès à la plage se fait uniquement à pied, et il faut avoir vraiment envie de se baigner ! Même si la crique vue d'en haut paraît de toute beauté, nous n'avons pas eu le courage de tenter l'aventure... Le panorama du sommet du village est très étendu et donne une idée assez juste du caractère sauvage de ces côtes.


Nous avons eu l'impression que ce village se mourait, mais sa situation, très pittoresque pour les touristes, y est sans doute pour beaucoup ! Nous y avons acheté du miel à une dame âgée en ayant l'impression de faire une bonne action...




Osor est un village minuscule qui fut pourtant en son temps un évêché ! Il fut construit au bord d'un chenal creusé pour éviter aux bateaux des pêcheurs de contourner entièrement l'île, et c'est un pont tournant qui relie maintenant Cres à Losinj au niveau d'Osor.


Ses ruelles sont ornées de sculptures en relation avec le thème de la musique, en référence à son festival de musique.





L'île de Losinj.


Sans doute, une de nos préférées : une mince bande de terre qui s'étire sur une quarantaine de kilomètres, parcourue de bout en bout par une route qui offre sans cesse des vues merveilleuses sur la mer... Un magnifique petit port, Veli Losinj, un autre plus grand mais plus banal à nos yeux, Mali Losinj, et tout au bout après quelques virages abrupts, un embarcadère pour aller encore plus loin sur une autre petite île !


Mon seul regret : ne pas avoir vu de dauphins, alors que les eaux alentour abritent, paraît-il, une colonie importante d'une espèce de dauphins rare.



 

 

C'est à Losinj que nous avons vu pour la première fois de toutes petites chapelles, souvent édifiées sur des éminences dominant la mer. Nous en avons retrouvé ensuite un peu partout en Croatie, presque toutes sur le même modèle, très charmantes.



Les petites chapelles croates.




L'île de Krk.


Nous n'avons fait que traverser l'île, sur laquelle nous sommes arrivés en ferry et d'où nous sommes repartis par le pont de 1,5 km construit en 1980, fierté des communistes à l'époque.


Mais la ville de Krk nous a offert un stationnement pour le repas sur le port, où nous avons ensuite flâné un moment. Nous ne pouvons pas nous arrêter longuement partout !


La route de la Corniche et la riviera liburnienne.


Revenus sur le continent, nous avons ensuite suivi la route de la Corniche jusqu'à Starigrad. Cette nationale, relativement peu fréquentée, surplombe la mer pendant des dizaines de kilomètres, sous les barres rocheuses du massif du Velebit, Se succèdent à l'infini îles et îlots du golfe de Kvarner, criques et promontoires, dans une eau toujours extraordinairement belle... Chaque détour de la route offre une surprise ! On aimerait tout photographier...





Les lacs de Plitvice.



Avant de quitter cette région pour continuer vers la Dalmatie, nous avons bien sûr fait le crochet pour aller voir les lacs de Plitvice un peu à l'est dans les montagnes au coeur d'un parc naturel. C'est probablement une des merveilles naturelles d'Europe : 16 lacs qui se succèdent de cascade en cascade, toutes différentes les unes des autres.


Le site, très fréquenté, est très bien aménagé et permet de se promener au plus près des lacs et des cascades souvent sur des passerelles de rondins, parfois dans le bruit assourdissant de l'eau et rafraîchi par les gouttelettes d'eau. L'eau est partout, c'est magique ! Et elle n'a rien à envier aux couleurs de la mer Adriatique...


Nous les avons tous parcourus en commençant par les lacs inférieurs, et il faut bien compter 5 à 6 heures de marche, en empruntant les bateaux mis à disposition et les navettes pour relier certains points du parcours.


Comment choisir entre tous ces souvenirs inoubliables et rendre compte de l'infinie diversité des cascades, des lacs et des couleurs ?






 

 

 

La Dalmatie.

 

 

A partir de là, nous avons commencé à parcourir la Dalmatie. Outre des paysages toujours somptueux, des îles pleines de charme, nous avons aussi visité ses villes et villages au passé très riche...

 

C'est par l'île de Pag que nous avons débuté...

 

 

L'île de Pag.

 

Reliée elle aussi au continent par un pont, elle surprend de prime abord par son extrême aridité. Ce sont des paysages lunaires qui accueillent le visiteur et la sécheresse de cette île se confirme, même si certains coins de la côte ouest, moins exposés à la bora, présentent une végétation un peu plus abondante.

 

Pag a plusieurs spécialités :

 

Tout d'abord le sel. Les salines sont concentrées dans la ville de Pag, mais nous ne les avons pas visitées : elles sont maintenant industrielles et ne présentent pas à nos yeux d'intérêt.

 

Par contre, nous voulions absolument goûter à la deuxième spécialité : le fromage ! Et le vrai ! Nous avons donc avisé en pleine campagne un panneau qui indiquait la vente de ce trésor, et en empruntant à pied un chemin de terre, j'ai débarqué dans une ferme où la propriétaire (qui parlait exclusivement le croate !)m'a montré ses fromages en train de sécher et une brochure qui précisait qu'elle avait eu la médaille d'or en 2013 ! Très authentique ! J'ai acheté du fromage (il est très cher) et nous l'avons dégusté avec plaisir parce qu'il était très goûteux, très parfumé. Les brebis broutent des prés soumis aux embruns et remplis d'herbes aromatiques, qui lui donnent cette saveur. Nous aurions voulu en racheter par la suite, mais nous n'en avons pas trouvé plus loin dans notre périple. Dommage !

 

Pour parquer leurs brebis, les éleveurs de Pag ont de tout temps édifié des murs de pierre pour faire des enclos, et la matière première ne leur a pas fait défaut... Pour empêcher les moutons de sauter le mur, ils posaient au sommet- une pierre plate plus large en surplomb. Astucieux !

 

Autre spécialité : la dentelle. Traditionnellement les femmes de Pag faisaient de la dentelle qui était très prisée, notamment à la cour de Vienne. Aujourd'hui encore quelques dentelières exposent et vendent leur production aux touristes.

 

Tout cela a fait que cette île a été autrefois riche et peuplée, même si on a de la peine à le concevoir aujourd'hui. Il n'empêche qu'elle a un charme âpre auquel nous avons été sensibles, d'autant que certains petits ports sont bien séduisants, préservés d'une urbanisation excessive !

 

 

 

 

 

 


Nin et sa lagune.


Avant de filer sur Zadar, nous avons fait étape pour une nuit à Nin, petit village fortifié lui aussi très charmant, qui présente une curiosité naturelle, une lagune où nous avons pu nous baigner. Ses boues sont, paraît-il, excellentes pour les rhumatismes ! Il y a aussi des salines exploitées depuis l'Antiquité.

Zadar, capitale du Nord de la Dalmatie.


A Zadar, nous avons entrepris la visite de ces villes de Dalmatie qui ont plusieurs points communs : les périodes historiques s'y superposent avec bonheur, mélangeant les styles, elles sont bâties en pierre blanche, luisante au sol à force d'être polie par le passage, et, très convoitées, elles ont subi de nombreux dommages de guerre à différentes époques dont elles se sont assez bien remises malgré tout.


Ville romaine, Zadar est structurée autour du cardo et du decumanus, rectilignes, qui se croisent au niveau du forum, et elle conserve de nombreux vestiges de l'Antiquité.


Mais c'est aussi une ville fortifiée de l'époque médiévale qui conserve d'imposants restes de ses remparts, et plusieurs églises de belle facture.


Renaissance et baroque ont bien sûr également laissé des traces...






Un bon exemple du mélange des styles et des époques : la place du forum. Une colonne romaine, vestige d'un temple, avoisine une maison baroque, dominée par le clocher de la cathédrale Ste Anastasie reconstruit au XIXème, avec au fond l'église Ste Marie et sa façade du XVIème à côté de son campanile roman lombard du XIIème... Et au sol, cette pierre blanche caractéristique de la Dalmatie.



Trois églises sont particulièrement remarquables à Zadar : l'église St Donat, l'église St Chrysogone et la cathédrale Ste Anastasie.


St Donat date du début du IXème siècle. Elle est due à un évêque irlandais venu en Dalmatie. C'est une église en rotonde selon l'architecture byzantine traditionnelle, sur deux étages. Son chevet fortifié très élevé est un peu l'image typique de Zadar aujourd'hui. A l'intérieur, on voit bien comment les colonnes et autres éléments architecturaux romains ont servi à la construction de l'église !





St Chrysogone, exemple d'art roman dalmate, avec sur la gauche la base d'un campanile roman qui n'a jamais été achevé.


Mais le plus joli est sans doute le chevet de l'église, avec ses trois absides ornées d'arcatures et surmontées d'une galerie à colonettes.


Sur le côté, une rangée d'arcatures aveugles avec des colonnes torsadées.




Et enfin la cathédrale Ste Anastasie, la plus grande cathédrale de Dalmatie, pillée en 1202 par les Croisés !


Romane, elle rappelle beaucoup le style pisan. Sur le tympan du portail central, on voit la vierge entourée de Ste Anastasie et de St Chrysogone.



Dernière curiosité de Zadar que nous avons découverte, l'orgue maritime, face à la mer au bout des quais, créé en 2005 !


Grâce à un système de tuyaux et de trous percés dans des escaliers, le vent et la mer font entendre une musique d'orgue. Assez bluffant !


Juste à côté, des plaques de verre qui fonctionnent comme un module photovoltaïque. Succès assuré auprès des Chinois ! Sûrement très beau à certaines heures...




Sibenik.


Le nom de Sibenik est bien moins connu que ceux de Zadar, Split ou Dubrovnik, mais la visite de cette ville nous a beaucoup plu et nous y avons fait une halte de quelques heures très agréable.


Dominée par la forteresse St Michel, dont la visite ne présente pas d'autre intérêt que la vue qui s'en dégage, la vieille ville descend jusqu'à la mer par un dédale de ruelles en pente et d'escaliers, reliés par des passages souterrains.


Mais le joyau de Sibenik, c'est la cathédrale St Jacques, due au talent de deux architectes dalmates, Georges le Dalmate et Nicolas le Florentin. Sa construction s'est étalée de 1431 à 1536. Sa toiture en berceau, ainsi que son dôme qui culmine à 38m, est une prouesse technique : les dalles du toit s'encastrent sans joints ! L'extérieur, que ce soit la façade principale, le portail nord ou le chevet, est orné de sculptures intéressantes. A l'intérieur, un baptistère finement sculpté par Georges le Dalmate.


Nous avons apprécié aussi la tranquillité du jardin médiéval de l'abbaye St Laurent ou le charme de du quartier du couvent St François.


Une ville à découvrir !







C'est ce soir-là que nous avons trouvé le plus bel emplacement pour passer la nuit. Sur la route vers Primosten, dans un petit camping chez l'habitant, tout au bord de l'eau le long d'une baie aux eaux transparentes, sous les pins... Le paradis !


Baignade de rêve sur la plage dallée aménagée par les propriétaires. C'est l'occasion de donner une idée de la transparence extraordinaire des eaux de l'Adriatique en Croatie à travers de photos prises ici ou là...





Primosten.


Sur la route de Trogir, qui longe la côte pour notre plus grand bonheur, nous avons fait une petite halte au village de Primosten : encore un de ces villages construits sur une presqu'île reliée à la terre ferme par un mince cordon, fortifié avec son église au sommet qui domine la mer. Beaucoup de charme encore et... une plage ! Donc des touristes...




Trogir.


Sur la route de Split, nous avons fait encore une autre halte dans la ville de Trogir, encore une ville médiévale  construite toute en pierre sur un îlot fortifié, qui a elle aussi son charme et une très belle cathédrale...





La riviera de Makarska.


Délaissant Split pour le moment, nous avons continué notre route côtière en direction de Dubrovnik, et nous avons parcouru  cette riviera de Makarska, qui nous a offert de bien beaux paysages et quelques surprises...


Parsemée d'îlots divers et abritant des criques quasi-désertes, la mer est là encore souvent d'une couleur à couper le souffle.


Juste à quelques kilomètres à l'intérieur des terres, nous avons été émerveillés par le lac Bacinska, qui n'était même pas mentionné sur nos guides ! Et pourtant...


Et un peu plus loin, changement radical de décor avec le delta de la Neretva. ancien marécage drainé par une multitude de canaux, il est devenue un immense territoire consacré aux vergers d'agrumes et aux cultures maraîchères. Les producteurs vendent leurs produits sur le bord de la route.


Les montagnes à l'arrière-plan sont celles du massif du Biokovo, que nous n'avons pas pris le temps de découvrir.


La ville de Makarska, dominée par les montagnes, est le point de départ des ferries pour l'île de Brac.





Dubrovnik.


Enfin, Dubrovnik ! Le nom de cette ville, "perle de l'Adriatique", est dans toutes les mémoires, et le nombre de touristes qui y viennent, notamment par les bateaux de croisière, est impressionnant... Et il faut bien avouer que cette affluence nous a un peu gâché la visite !  Le concept du voyage entre nous qui venions de flâner tout au long de la côte croate pour découvrir vraiment ce pays et les touristes que l'on débarque pour deux ou trois heures dans la ville n'est pas le même...


Le premier problème que nous avons rencontré, c'est celui du stationnement. Après avoir tourné une heure en vain pour trouver une place, nous nous sommes rendus à l'évidence : il est impossible de se garer à Dubrovnik ! Donc nous sommes retournés sur un parking du port, très cher, et avons pris le bus (rapide et pratique). Le lendemain nous avons trouvé une autre option bien agréable : nous sommes venus de Mlini (un peu au sud au bord de la mer) par bateau.


Et c'est vrai que Dubrovnik est une bien belle carte postale ! Cité fortifiée entre le VIIème et le XVIème siècle, au pied d'une montagne abrupte, elle se distingue d'abord par ses remparts imposants (gravement endommagés pendant les guerres et reconstruits ensuite); on y entre par deux portes, côté terre, la porte Pile, côté mer, la porte de Ploce. Le jeu des couleurs entre le bleu de la mer, le rouge des tuiles sur les toits et la blancheur luisante de la pierre de Brac forme un ensemble très séduisant, qu'on le voie de la mer ou du sommet du téléphérique du Mont Srd.






 



La rue principale de la ville s'appelle Placa. Elle la traverse de part en part, d'une porte à l'autre, et un quadrillage de nombreuses ruelles parallèles ou perpendiculaires les unes aux autres se dessine à partir d'elle.


C'était autrefois un canal qui a été comblé. Après le tremblement de terre du XVIIème siècle, une unité architecturale a été imposée qui lui donne cet aspect aujourd'hui.


Elle est évidemment très fréquentée et très commerçante !


De la porte Pile, on débouche sur la fontaine Onofrio qui date de 1438. Elle commémore l'achèvement de l'aqueduc qui amena l"eau potable à la ville. Plusieurs fontaines d'eau potable sont encore accessibles en ville, prise d'assaut par les touristes assoiffés, ce qui rend difficiles les photos !


La Placa se termine sur une belle place, surmontée par une tour de l'horloge de 31 mètres, où l'on découvre une étrange colonne dite de Roland sculptée en 1418 par Bonino. Selon la légende, au VIIIème, le chevalier aurait aidé Dubrovnik à venir à bout de pirates arabes !



Dubrovnik, comme toutes les villes anciennes, ne manque pas de belles églises ! Rien d'exceptionnel dans celles que nous avons visitées, mais leur façade contribue à la beauté de la ville, ainsi que celle de beaux palais, comme le palais Sponza ou le palais des Recteurs !





Nous avons terminé notre visite de Dubrovnik en prenant le téléphérique du Mont Srd, et nous ne l'avons pas regretté : la vue y est magnifique, tant sur la ville que sur l'arrière-pays ou la côte.




Les Bouches de Kotor (Montenegro)



Nous en étions si près que nous avons souhaité continuer jusqu'au Montenegro pour voir les Bouches de Kotor, point le plus méridional de notre périple.


Impossible de cacher que notre surprise a été grande de découvrir un pays, qui fait partie de la zone euro, extrêmement différent de la Croatie. Dès la frontière franchie, non sans peine, les routes deviennent bien moins bonnes, le désordre semble régner en maître, des ordures traînent un peu partout, des immeubles hideux défigurent la côte... Notre courte excursion ne nous a pas laissé un souvenir très bon de ce pays. Il faudrait sans doute approfondir pour en juger vraiment, mais la première impression n'a pas été favorable pour nous !


Restent les Bouches de Kotor ! Fjord de 350m de largeur, dominé sur une centaine de kilomètres par des montagnes abruptes, culminant à 1749m au-dessus de Kotor, il abrite la ville de Kotor fondée au IIIème siècle après J.Ch.. C'est une ville fermée par des remparts, que l'on parcourt par un dédale de ruelles et placettes au charme médiéval.


Nous avons longé la rive Nord puis la rive Sud, et pris le bac pour revenir vers la Croatie.



Le site.



 

 

La ville de Kotor.


Construite entre le IIIème et le Vème siècle, dominée par la forteresse Saint Ivan à 250m, elle offre des remparts impressionnants de 4 km de long, hauts parfois de 20m et d'une épaisseur de 2 à 15m. 


C'est une ville au dédale de ruelles et de places pavées, avec une tour-horloge de 1602, la cathédrale St Tripun (Tryphon, comme le professeur Tournesol !) de 1166 à la façade baroque et diverses autres églises anciennes.

 

 


La presqu'île de Peljesac.



A partir de ce point, nous avons commencé à remonter vers le nord. Nous avions décidé de profiter de quelques îles, ce que nous avons fait, mais nous avons auparavant découvert un des coins qui nous ont le plus plu : la presqu'île de Peljesac. Etroite bande de terre au nord de Dubrovnik, entre la côte dalmate et les îles de Miljet et de Korcula, elle s'étire entre Ston au sud et Orebic au nord. Nous nous y sommes attardés parce que nous y avons trouvé un camping formidable à Brijesta, des petits ports charmants comme Zuljana et Loviste, dégusté du bon vin à Dingac près de Potomje et mangé huîtres et moules sorties de l'eau pour nous régaler à Drace  !


Pour commencer, nous avons gravi les murailles de Ston en forme de W longues de 5km qui escaladent la montagne jusqu'à la forteresse du 14ème siècle, élevées par les Vénitiens pour protéger les marais salants contre les envahisseurs , ottomans principalement... J'y ai même acheté du sel !



 

 

 Notre meilleur souvenir de baignade à Zuljana dans une crique où nous étions seuls pour profiter de ses eaux cristallines...

 

 

Sur la côte du côté de Drace, des ostréiculteurs et mytiliculteurs ont installé au bord de l'eau de petits caboulots où l'on peut déguster sur le pouce leurs produits qu'ils vont sortir de la mer sous nos yeux pour les préparer. Les huîtres, assez plates, sont délicieuses, pas trop salées contrairement à ce que nous craignions, et ils cuisinent les moules en un plat appelé buzara, fameux. Très sympa ! Nous avons partagé notre table avec des Américains de Floride ... Un bon souvenir encore !

 

Puis dans l'intérieur de la presqu'île, nous avons découvert les vignobles, notamment celui de Dingac auquel on accède par un tunnel sous la montagne : la vigne pousse sur des terres escarpées au-dessus de la mer. Nous avons choisi  la cave Matusko Vina pour déguster... avec modération !

 

 



A Orebic, face à l'île de Korcula, nous avons surtout visité le cimetière du monastère franciscain de Notre Dame des Anges, construit sur un éperon rocheux au XVème qui domine la mer, d'où on a une vue magnifique. Le monastère était fermé à la visite, mais le cimetière abrite des tombes de capitaines et riches négociants qui rivalisent de tape-à-l'oeil.



Les îles de la côte dalmate.



Un des loupés de notre voyage a été l'île de Miljet qui abrite pourtant un parc réputé de toute beauté avec des lacs très agréables : confiants dans les guides qui annonçaient des campings, nous avons donc pris le ferry et acheté des billets pour visiter tranquillement le parc le lendemain. Nous avons tenté de trouver un emplacement pour passer la nuit, mais nous avons tourné tout l'après-midi, sur de routes très étroites et escarpées, pour finir par comprendre que les campings n'étaient pas du tout adaptés aux camping-cars, même petits, comme le nôtre. Nous n'avons eu d'autre choix que de reprendre le ferry le soir même sans avoir rien vu d'extraordinaire... Sans même une photo !


C'est ensuite Korcula qui nous a accueillis. La ville est très touristique, l'île, que nous avons parcourue dans toute sa longueur, présente de jolis coins, notamment pour la baignade.


Construite sur un promontoire, la ville médiévale, qui serait peut-être la ville natale de Marco Polo, a la particularité d'être traversée par un axe central, à partir duquel partent des ruelles en arête de poisson, incurvées du côté où souffle le vent pour s'en protéger. La cathédrale St Marc, érigée à partir de 1420, abrite un retable du Tintoret de 1550. Et une jolie promenade aménagée au bord de mer permet d'en faire le tour.


Au bout de l'île, la ville de Vela Luka ne présente pas un intérêt particulier, mais au-delà, dans un maquis assez peu fréquenté, du moins à l'époque où nous y étions, nous avons découvert plusieurs endroits très séduisants : la crique de Stracinica, la plage (si on peut dire !) de Martina Bok, la crique de Gradina, avec des eaux toujours aussi belles...





Mais incontestablement, l'île que nous avons préférée dans cette région est celle de Brac, en face de Split. Célèbre pour sa pierre de couleur blanche qui a servi à la construction de plusieurs villes, elle offre des aspects assez variés qui nous ont séduits.


Nous y sommes arrivés à partir d'Orebic et nous l'avons quittée en direction de Split. 


Notre point de chute pour la nuit se situe dans un camping très escarpé qui domine une plage aménagée très agréable à Bol, station balnéaire assez chic. Une promenade ombragée, bordée de sculptures diverses en pierre de Brac, mène à une curiosité naturelle, Zlatni Rat (La Corne d'or), une langue de gravillons qui se déplace selon les courants et qui s'avance dans la mer de plus de 300m, très appréciée des baigneurs dans un pays où les plages sont rares. 


Du mont Vidova Gora, le plus haut sommet des îles de l'Adriatique (778m), on a une vue magnifique sur les côtes environnantes. Malheureusement nous n'avons pas eu le temps d'aller jusqu'à l'ermitage de Blaca, paraît-il très beau. Milna, à l'extrémité ouest de l'île, ne vaut pas vraiment le détour.


Brac est aussi une ville où pousse la vigne : elle est réintroduite car elle avait été totalement détruite par le phylloxéra, alors que c'était une des richesses de l'île, ce qui avait conduit les habitants de l'île à émigrer en masse vers l'Australie et la Nouvelle Zélande notamment. C'est ainsi que la croix qui est érigée au sommet de Vidova Gora a été financée par un descendant de l'un de ces émigrés.





Split.


C'est par la mer que nous avons abordé Split et que nous l'avons quittée : bien qu'elle soit sur notre route en direction de l'extrême sud de la Croatie, nous avions choisi de la visiter en dernier puisque c'est de là que nous devions reprendre le ferry pour Ancone. Nous y sommes donc arrivés par le bateau en venant de l'île de Brac.


Plus étonnante que vraiment belle, la vieille ville de Split (qui est actuellement une grosse ville de 178 000 habitants) s'est développée à l'intérieur du palais que s'était fait construire l'empereur romain Dioclétien en 298 sur 30 000m2 environ ... On y trouve un mélange des époques très surprenant, et à la différence de Dubrovnik, elle nous a paru receler encore une vraie vie en dépit de la surabondance de touristes !


Ce quadrilatère de 180m sur 215m était fortifié. Il reste d'ailleurs des portes, des tours et des morceaux de remparts. Seule la façade sud, en bord de mer, occupée par les appartements impériaux n'était pas fortifiée. Au milieu des arcades et des colonnes romaines se sont construits au fil des siècles des bâtiments de toute sorte...













Sous les appartements impériaux on peut visiter les substructures du bâtiment qui donnent une idée de la taille de ce palais. Ces sous-sols servaient probablement de logements pour les esclaves.




Trois vestiges de l'époque romaine sont particulièrement prestigieux, conservés et réutilisés aux époques ultérieures :


* Le péristyle dans le prolongement du cardo en venant de la porte d'or. Il est bordé de colonnades corinthiennes sur trois côtés. Du côté sud, le porche d'entrée des appartements de Dioclétien abrite deux petites chapelles du XVIème et XVIIème siècles. A l'ouest, la colonnade séparait le péristyle de l'esplanade des temples et donne accès au temple de Jupiter; la façade d'un palais Renaissance du XVème, dû à Nicolas le Florentin, et le café Louxor l'occupe de nos jours. Et à l'est, elle donne sur le mausolée de Dioclétien, devenue une cathédrale consacrée à St Domnius. Un sphinx du XVème siècle avant J.Ch., rapporté d'une campagne victorieuse en 297-298, veille sur le tourbillon des touristes...


 



* Le mausolée de Dioclétien, transformé en église au VIIème siècle. Ironie du sort, puisque c'est à un de ses martyrs que fut consacrée cette église !


Son campanile date du XIIIème, et il est de style roman tardif.


A l'extérieur, le mausolée est de forme octogonale, alors que l'intérieur est circulaire. On y trouve une chaire romane du XIIIème, plusieurs autels richement décorés, des stalles très finement sculpté, un plafond à caisson peint, sous la structure romaine avec voûte, colonnes, chapiteaux, frise...


La crypte se visite aussi; elle est dédiée à Ste Lucie.




* Et enfin, le temple de Jupiter transformé en baptistère à la fin du IXème siècle. Il abrite une statue en bronze de St Jean Baptiste de Mestrovic (1954), et des fonts baptismaux réalisés au XIIème avec des dalles sculptées du XIème. L'une figure un roi croate sur son trône.





Et un peu partout dans le dédale de la vieille ville, on tombe sur de jolies perspectives, des églises charmantes, des façades de palais richement ouvragées, des placettes sympathiques, des détails pittoresques...





Le front de mer, aménagé au XIXème par Marmont sur un large remblai entre la palais de Dioclétien et le quai du port, est appelée la Riva par les habitants de Split : c'est une succession de restaurants et de cafés, très fréquentés, avec une promenade sous les palmiers, fleurie, très agréable !


 

 

Autre curiosité, au bout de la Riva, la place de la République, conçue pour imiter la place St Marc de Venise à la fin du XIXème et au début du XXème, bordée par les Procuraties de style néo-Renaissance, aux façades orangées.


 



C'est ainsi que s'achève notre tour de Croatie, dont nous gardons un excellent souvenir. Il faudra que nous y retournions pour voir tout ce que nous n'avons pas eu le temps de découvrir cette fois-ci.


De retour sur le continent italien, à Ancona, nous avons pris le chemin du retour, mais non sans faire une halte à Maranello au musée Ferrari, où nous avons quitté le bleu et le vert des eaux enchanteresses de l'Adriatique pour le rouge, omniprésent...