Tour de la Sicile

et retour par la botte italienne

Du 14 Septembre au 10 Octobre 2012.

4124 km + la traversée Gênes-Palerme en bateau

La mer...

Qu'elle soit méditerranéenne, tyrrhénienne ou ionienne, ce voyage a été placé sous le signe de la mer. Nous nous sommes baignés presque chaque jour sur des plages très tranquilles à cette saison, dans des eaux toujours limpides et tièdes (sans rencontrer de méduses contrairement à ce que nous avions craint), et nous avons souvent pu prendre nos repas ou passer la nuit dans des endroits très plaisants. 

Sicile en vue !
Sicile en vue !

Tout a commencé sur le bateau que nous avons emprunté pour une traversée de Gênes à Palerme...

Une découverte piquante : le figuier de Barbarie !

Nous avons voulu goûter la figue de Barbarie présente partout en abondance sur les étals des primeurs, et très honnêtement, nous n'avons pas été séduits par sa saveur, sans compter ses nombreux pépins... et ses épines dont il est assez difficile de se débarrasser quand on a l'imprudence de la toucher à mains nues ! 

 

Un beau specimen de figuier dans les rues de Catane.

Plongée dans l'Antiquité gréco-romaine

En Sicile et à Paestum, Pompéi, Rome et même Lucca, nous avons pu admirer des ruines... dans des états divers selon les cas, mais qui nous ont fait remonter aux origines de notre civilisation gréco-latine.

Des temples...

A Ségeste, dans un cadre sauvage mais non loin de la mer, nous avons admiré le temple dorique du Vème siècle avant J.Ch, sans doute inachevé, mais très majestueux quand même !

A Sélinonte, dans un immense complexe de ruines, quelques temples survivent, mais l'ensemble nous a laissés sur notre faim à cause d'un très mauvais état général ! Il suffirait parfois de redresser des colonnes qui jonchent le sol en bon ordre pour que tout ait une autre allure... Restent la beauté du site qui domine la mer et la taille impressionnante de cette cité, fondée au VIIème siècle avant J.Ch, qui a compté jusqu'à 80 000 habitants.

 

 

 

 

 

C'est dans la vallée des temples à Agrigente que se trouve le plus beau, le plus parfait, le mieux conservé de Sicile : le temple de la Concorde, temple dorique du Vème siècle, transformé en cathédrale au VIème après J.Ch au prix de quelques arcades bâties à l'intérieur, ce qui lui a sans doute permis de se conserver ainsi. Il est entouré de plusieurs autres et l'ensemble constitue un site de premier ordre, d'ailleurs très fréquenté, dès l'ouverture le matin...

A Syracuse, nous avons longé les ruines du temple d'Apollon, premier temple dorique de Sicile, et découvert avec curiosité que le duomo a été édifié sur le temple d'Athéna (construit au Vème avec le butin pris par les Siciliens aux Carthaginois en 480 av.J.Ch) : les colonnes du temple sont encastrées dans les murs de la nef !

Construire ces temples gigantesques nécessitait de grandes quantités de pierres, extraites au prix d'efforts très durs exigés des esclaves. Nous avons pu découvrir deux exemples de carrières d'extraction, l'une sur le site très romantique de Cusa près de Sélinonte qui a été abandonnée brusquement lors de l'invasion des Carthaginois si bien qu'on a l'impression que les ouvriers vont revenir le lendemain, l'autre à Syracuse : les fameuses Latomies, de sinistre mémoire, où furent enfermés de nombreux prisonniers de guerre, dont le tyran Denys écoutait, dit-on, les conversations grâce à "l'oreille".

Nos temples grecs préférés sont peut-être ceux que nous découvrirons à Paestum en Campanie !

 

Trois édifices magnifiques dans un cadre très champêtre, que nous avons pu visiter très tranquillement le matin dès l'ouverture puisque nous avions dormi à proximité immédiate dans une fattoria de mozzarella en compagnie des bufflonnes :

 

- Le temple d'Héra, le plus ancien (550 avant J.Ch)

 

- Le temple de Neptune, le mieux conservé (450 avant J.Ch) qui respecte le nombre d'or puisque le rapport entre la longueur et la largeur est de 2 à 5, de belle taille (24 m x 60 m).

 

- Le temple d'Athéna, le plus petit (33 x 15 m) édifié vers 500.

Après de telles merveilles, les temples de Pompéi et de Rome (Saturne et Vesta) font piètre figure...

Des théâtres...

Elément incontournable de toute ville grecque ou romaine, le théâtre antique est bien représenté dans tous les sites que nous avons visités, en général bien situé, avec vue sur la mer souvent, plus ou moins pentu selon la colline à laquelle il est adossé, mais toujours sur le même modèle.

Ségeste : 4000 spectateurs, IIIème siècle avant J.Ch.

Syracuse, 15 000 spectateurs, 138 m de diamètre, Vème siècle avant J.Ch. Imaginons qu'Archimède (celui de la poussée, qui est sorti tout nu de son bain dans la ville en criant "Euréka") ou Platon se sont assis sur ces gradins ! A l'arrière, aperçu sur l'église Santa Maria delle Lacrime, oeuvre contemporaine d'architectes français que nous avons beaucoup appréciée.

Taormine, le plus spectaculaire par sa pente et sa vue sur la mer et l'Etna : 4000 spectateurs, construit au IIIème avant J.Ch par Hiéron, tyran de Syracuse, remanié par les Romains au IIème après J.Ch., 109 m de diamètre. L'énorme mur de scène romain le différencie des théâtres grecs qui n'en comportaient pas.

Et bien sûr à Pompéi (5000 spectateurs)...où il jouxte l'odéon (1000 spectateurs). Et au fond la caserne des gladiateurs, esplanade qui servait à l'origine de foyer aux théâtres puis à l'entraînement des gladiateurs.

Des amphithéâtres...

A Syracuse, un des plus grands d'Italie, assez romantique avec ses herbes folles...

Dans le centre de Catane, au bord de la via Etnea, affleurent les restes de l'amphithéâtre romain.

A Pompéi, un des plus vieux amphithéâtres d'Italie. 20 000 spectateurs : c'est à cela qu'on voit que les Romains préféraient nettement les combats de gladiateurs aux tragédies !

Et celui qu'on ne présente plus : le colisée de Rome ! 50 000 spectateurs au moins, 527 m de circonférence, une arène de 86 m sur 50 m, une hauteur de presque 50 mètres. Construit sous Vespasien, Titus et Domitien entre 72 et 82 après J.Ch.

Et beaucoup plus étonnant, à Lucca en Toscane, cette place qui épouse parfaitement la forme de l'ancien amphithéâtre romain de la ville : l'arène reste dégagée et les maisons sont construites sur l'ancienne cavea. Endroit très charmant comme le reste de la ville d'ailleurs !

Et deux merveilles ! La villa del Casale à Piazza Armerina et le musée de Paestum avec la tombe du plongeur !

A Piazza Armerina, dans le centre de la Sicile, au sud de Enna, nous avons été émerveillés par la villa del Casale : une villa romaine du IVème siècle après J.Ch qui offre 3500 m2 de mosaïques en parfait état de conservation. Les travaux de rénovation sont terminés et on peut admirer les sols à partir de passerelles édifiées au-dessus. Nous avons eu la chance d'y aller vers 17 heures, et après avoir laissé le dernier groupe partir devant nous, nous nous sommes offert 2 heures de visite presque seuls sur le site... Le paradis !

Et nos deux préférées :

 

- la salle de la Petite Chasse, qui servait à accueillir les invités lors des banquets. Elle se présente comme une bande dessinée qui fourmille de détails : de haut en bas, on y voit plusieurs étapes de la chasse depuis les offrandes faites à Diane jusqu'au banquet final, en passant par les chasses de toute sorte d'animaux. Le tout d'une finesse remarquable avec des couleurs étonnantes !

 

- la galerie de la Grande Chasse (350 m2) : sur 80 m de long est évoquée la capture des animaux sauvages pour le cirque. Tout est d'une vérité incroyable !

Le site de Paestum est remarquable, mais le musée, très intéressant dans son ensemble, présente une merveille : le seul exemple qui nous soit parvenu de la peinture grecque, la tombe du plongeur ! Les parois et le couvercle de la tombe sont ornés de peintures parfaitement conservées :

 

- le couvercle représente dans un décor très stylisé un homme qui plonge dans la mer, sans doute une représentation symbolique de la plongée dans l'au-delà.

 

- les parois représentent un banquet funéraire : sur un petit côté un esclave prépare le vin dans un cratère et sur l'autre des musiciens et un danseur, et sur les grands côtés, allongés sur les banquettes du banquet, des convives.

Le musée présente aussi des métopes des temples, les objets funéraires retrouvés dans la tombe hypogée, des vases magnifiques, et tant d'autres trésors...

L'Etna.

Point culminant de la Sicile à 3340 m environ (l'altitude change sans cesse au gré des éruptions), l'Etna est le plus grand volcan d'Europe, et il reste très actif : pas moins de 7 éruptions entre janvier et août 2012. !

 

Nous avons fait l'excursion jusqu'à la limite autorisée, d'abord en téléphérique, puis en bus 4x4, et nous ne l'avons pas regretté : c'est vraiment très impressionnant et le dépaysement est garanti dans des paysages lunaires essentiellement gris. Pour en profiter davantage, nous avons fait une partie de la descente à pied.

 

Nous avons passé la nuit sur le parking sous le volcan et face à la baie de Catane illuminée, et ainsi nous avons pu partir de bonne heure pour le sommet.

Le lendemain, nous avons voulu voir l'autre versant du volcan et nous sommes montés côté nord. C'est là aussi très impressionnant puisque la route jusqu'à Piano Provenzana se fraie un passage sur des kilomètres au milieu de la coulée de lave la plus récente (2002) qui a détruit entièrement le village. On a l'impression d'une énorme avalanche noire de plusieurs centaines de mètres de largeur, qui a entraîné sur son passage des quantités d'arbres, ce qui donne une idée de sa puissance ! 

La Sicile baroque.

Etant donné que la Sicile a subi de nombreux tremblements de terre, elle a été souvent reconstruite, et notamment en pleine période baroque au XVIIIème siècle. Ce malheur nous vaut aujourd'hui de pouvoir découvrir quelques merveilles de ce style, tant dans les églises que dans des bâtiments privés.

 

La ville baroque qui nous a le plus plu, c'est Noto. Elle constitue un ensemble homogène, très bien entretenu, ce qui est assez rare en Sicile, A la suite du tremblement de terre de 1693, elle a été reconstruite sur une colline à partir de trois rues principales parallèles orientées d'est en ouest par les architectes Labisi, Sinatra et Gagliardi. Elle compte une vingtaine d'églises et une dizaine de palais, presque tous restaurés, en pierre dorée très lumineuse. C'est le corso Vittorio Emanuele III qui concentre le plus de monuments remarquables, et comme il est une zone piétonne, il fait bon s'y balader.

Tout d'abord des églises !

 

Le duomo, entièrement restauré à l'extérieur, est presque vide à l'intérieur : en 1996 à 22h13, la nef et la coupole se sont effondrées, heureusement sans faire de victimes !

 

Sa façade est de 1776, encadrée de deux campaniles et gardée par les statues des quatre évangélistes.

 

 

 

 

On accède au centre de la ville par la Porta Reale (1838), construite en l'honneur de Ferdinand II, roi des Deux-Siciles.

Beaucoup de palais aussi, dont le plus beau, le palazzo Nicolasi di Villadorata, dessiné par Gagliardi vers 1640. il se caractérise par ses balcons reposant sur des consoles sculptées toutes différentes (lions, chevaux, sirènes, angelots...). D'autres beaux palais présentent les caractéristiques architecturales que nous avons retrouvé ailleurs en Sicile, notamment les ferronneries des balcons galbées pour permettre aux dames avec leurs robes à panier de s'y tenir à l'aise.

Nous avons trouvé moins d'intérêt à la visite de RAGUSA IBLA, elle aussi détruite par le tremblement de terre de 1693 (5000 morts), située sur une colline, mis à part la façade concave assez spectaculaire de son duomo, la chiesa San Giorgio, toujours de Gagliardi (1738-1775). D'autres églises baroques et quelques façades de maisons du même style, mais à nos yeux l'ensemble est un peu décevant.

A TRAPANI, nous avions déjà rencontré ce style baroque dans de nombreux monuments civils ou religieux. Située sur une péninsule, elle a longtemps été une cité florissante dont le corso Vittorio Emanuele est le témoin à travers palais et églises.

SYRACUSE n'est pas en reste ! Beaucoup d'édifices doivent leur aspect à cette mode baroque omniprésente, même si d'autres bâtiments sont plus anciens. Il vaut mieux ne pas trop s'écarter des circuits touristiques, sinon on découvre des aspects délabrés de la ville...

Palerme et Catane.

Il faut bien le dire, les deux principales villes de Sicile ne nous ont pas enchantés ! Leur délabrement en dehors de quelques monuments et leur saleté, sans compter la circulation incessante partout, ne nous ont pas incités à nous attarder beaucoup. Malgré tout, quelques joyaux qu'on ne peut dédaigner...

Aux 4 coins de la place, une fontaine, des colonnes et des statues.
Aux 4 coins de la place, une fontaine, des colonnes et des statues.

 

 

 

 

 

A Palerme, il est difficile d'apprécier les Quatro Canti qui sont le carrefour entre les deux axes principaux de la vieille ville à cause du flux de voitures continuel et très bruyant, d'autant plus quand une manifestation de chômeurs devant l'hôtel de ville proche impose le stationnement de fourgons de police devant les monuments !

Une merveille : la chapelle Palatine dans le palais des Normands, toute en mosaïques dorées et en marqueterie de marbre
Une merveille : la chapelle Palatine dans le palais des Normands, toute en mosaïques dorées et en marqueterie de marbre

Incontournable : Monreale ! Outre sa situation exceptionnelle sur la conca d'Oro, la baie de Palerme, on y découvre une magnifique cathédrale avec un cloître de toute beauté.

 

C'est le style normand qui est représenté par l'architecture du monument.

 

Dans le choeur de la cathédrale, trône un Christ Pantocrator gigantesque, et toutes les parois sont couvertes de mosaïques dorées.

 

Les colonnes du cloître sont elles aussi ornées de mosaïques dorées aux motifs variés et de chapiteaux ouvragés très intéressants.

Par contraste avec la reste de la Sicile, surtout contruit en pierre dorée, à Catane, c'est le gris qui domine. Vu qu'elle est située à proximité de l'Etna, la pierre volcanique a imposé sa couleur. La ville a été détruite 9 fois par des tremblements de terre !

 

Nous avons parcouru la via Etnea, bordée de quelques beaux monuments, puis la via Crociferi, parallèle à moins de 100 mètres, et déjà peu reluisante malgré les façades baroques de plusieurs églises...

Villages pittoresques

Beaucoup plus qu'à ces deux villes, nous avons été sensibles au charme de villages, le plus souvent haut perchés, près de la mer ou à l'intérieur de la Sicile, certains peu fréquentés par les touristes où nous avons eu l'impression de sentir vivre les Siciliens. Leur accès est souvent sinueux et escarpé, mais ils valent le détour !

 


Cefalu

Sur la côte nord de la Sicile, à l'est de Palerme, le village de Cefalu est un ancien port de pêche médiéval, déjà connu des Grecs : coincé entre un énorme rocher et la mer, il possède un charme incontestable, ce qui le rend, hélas!  très touristique...

 

Son principal monument est une imposante cathédrale normande, construite sur l'ordre de Roger II qui avait réchappé à une grande tempête. Contemporaine de celle de Monreale et de la chapelle Palatine, elle présente elle aussi un Christ Pantocrator en mosaïques dorées (1148), mais plus modeste !

 

Les petites ruelles qui le parcourent offrent parfois des aperçus intéressants, au milieu des magasins de souvenirs !

 

Et c'est derrière le rocher que se trouve le port de plaisance moderne.

Petralia Soprana dans les montagnes des Madonie.

Dominant du haut de ses 1147 m, ce village offre une vue à 360° sur la montagne des Madonie alentour
Dominant du haut de ses 1147 m, ce village offre une vue à 360° sur la montagne des Madonie alentour

Nous avons vraiment apprécié ce village, un peu à l'écart des circuits touristiques, si bien que nous l'avons visité en fin d'après-midi sans être gênés !

 

Il nous y est arrivé une mésaventure : nous nous sommes avancés dans le village où aucune interdiciton n'était formulée jusqu'au moment où nous nous sommes rendu compte que nous ne pourrions pas passer en hauteur à cause de l'étroitesse des rues et des balcons bas ! Nous avons été l'attraction à l'heure de la passagietta... La policière municipale est venue à notre secours très aimablement et a fait reculer tout le monde pour nous permettre de nous en sortir !

 

Après quoi nous avons pu passer la nuit sur un parking suspendu au-dessus du vide, avec un panorama magnifique !

 

Le village a conservé son aspect médiéval, avec ses ruelles pavées et ses placettes ornées de fontaines. Une belle chiesa madre du XIVème siècle et la chiesa santa Maria di Loreto, où nous avons eu la surprise de découvrir l'église pleine pour la messe un jeudi soir !

Et bien sûr, Erice !

Très beau village perché à 751 m au-dessus de la mer sur un promontoire, il offre une vue à 360° sur les côtes voisines, et notamment sur la péninsule de Trapani.

 

Un château du XIIème, le castello di Venere, au moins huit églises de taille et de style divers, que nous n'avons pas toutes visitées, des ruelles pavées et quelques belles façades de palais, tout cela forme un cocktail séduisant, que nous avons pu apprécier tranquillement le matin sans la foule des grands jours !

 

Nous avons particulièrement aimé la visite du duomo gothique du XIVème avec sa rosace en pierre, son campanile, la Torre di Re Federico, du XIIIème et sa nef stuquée : pour une fois, une brochure en français donnait des informations sur le monument et son contenu !

Caltabellotta

Ce petit village, à 20 km de Sciacca, qui a été détruit en grande partie par un tremblement de terre récent dont il garde les traces, a connu son heure de gloire puisque les Angevins et les Aragonais y ont signé un traité de paix. 

 

Il est aujourd'hui bien tranquille ! Blotti à l'abri de son rocher, il est d'un accès difficile par une route à lacets très escarpée, ce qui a l'avantage que les cars n'y viennent guère... Ses ruelles pentues sont rendues assez glissantes par leur revêtement de porphyre et ses escaliers aux nez de marche en marbre. Quel panorama !

 

Ruines d'un château arabo-normand, chiesa Madre d'origine normande (entièrement détruite et reconstruite à l'identique), couvent San Pellegrino, grande bâtisse dont nous n'avons pas su grand chose mais qui semble rénovée...

Enna

 

 

 

 

Plus qu'un village, Enna est une ville, très délabrée, qui vaut surtout pour sa situation sur un promontoire au coeur de la Sicile. On y aperçoit l'Etna au loin du haut de la tour du château et la vue sur les alentours donne une bonne idée de l'intérieur de l'île, de son caractère montagneux et de son aridité à la fin de l'été.

Ainsi s'achève notre périple sicilien, qui nous laissera d'excellents souvenirs, mais aussi l'impression d'un gâchis : le potentiel extraordinaire de cette île historique n'est pas mis en valeur comme il le mériterait, sans doute à cause d'un manque de moyens, mais vraisemblablement parce que les sommes allouées à son entretien sont affectées à d'autres usages... Et puis quelle saleté partout, ou presque !

 

Nous avons fait de belles rencontres, comme ce monsieur très âgé à Mazzara del Vallo à qui nous demandions notre chemin et qui nous a emmenés à destination dans sa voiture, en s'excusant qu'elle soit "piccola", ou comme la propriétaire de l'aire de Noto avec qui nous avons eu une longue conversation, moitié en italien, moitié en français, et qui nous a donné un grand sac de citrons de son verger avec lesquels nous nous sommes rafraîchis pour le reste de notre voyage...

 

Le retour vers la France par la botte italienne nous a permis de découvrir rapidement la Calabre, beaucoup moins aride que nous ne l'imaginions, Paestum, la côte amalfitaine, Pompéi, puis Rome où nous avons passé trois jours et en Toscane, Pise et Lucca...

Rome (en trois jours...)

Logés sur une aire très pratique  et agréable via Casilina, nous étions à une demi-heure de la gare Termini en tramway.

 

Il fallait bien sûr faire des choix...

 

Une journée au Vatican où nous avons pu entrer, sans réservation et sans aucune attente, dans les musées en nous y présentant vers 13 heures.

 

Une journée pour la Rome antique, où nous avons revu les grands classiques du genre !

 

Une journée pour la Rome "baroque".

 

C'est trop peu bien sûr, mais tellement agréable quand même !

Le Vatican

 

 

On ne présente plus saint Pierre de Rome !

 

Tout est si bien proportionné qu'on ne ressent pas l'immensité du monument et de la place.

 

Il ne faut pas manquer de monter à la coupole d'où on a une vue magnifique à 360° sur la ville de Rome.

 

Et l'intérieur recèle des oeuvres de toute beauté : la Pieta de Michel-Ange bien sûr, mais aussi les tombeaux baroques de différents papes, le baldaquin du Bernin... Et du marbre partout du sol au plafond (180 couleurs différentes) !

Un tout petit aperçu des richesses incommensurables des musées du Vatican, sans parler de la Chapelle Sixtine impossible à photographier !

Et à la sortie, petite balade jusqu'au château St Ange (ancien mausolée d'Hadrien transformé pour divers usages, notamment carcéral, au fil des siècles) et au pont du même nom orné par les anges du Bernin, tous différents et gracieux.

La Rome antique

 

 

 

 

 

Ce sont les Dioscures et la statue équestre de Marc-Aurèle qui nous accueillent sur la place du Capitole, dessinée par Michel-Ange, où se trouve la mairie de Rome.

Puis après un petit détour du côté de la colonne trajane, cap sur le forum, le Palatin et le Colisée (où nous entrerons sans attente malgré la foule grâce à la carte Roma pass) !

 

 

La Rome baroque

Un des charmes qui font la célébrité de la ville éternelle, ce sont bien sûr ses fontaines qui ornent la plupart des places. Nous avons succombé à leur charme...

Mais aussi nous avons (re)découvert de belles églises :

 

- St Louis des Français, achevée en 1589, dont la façade de Giacomo della Porta est ornée de la salamandre de François Ier et des statues de Charlemagne et de St Louis, avec ses trois tableaux de Caravage sur le thème de St Matthieu.

 

- St Ignace et sa coupole en trompe-l'oeil, avec sa façade de style jésuite du XVIIème, sur sa place qui prend l'aspect d'un décor de théâtre.

Au palazzo Barberini, dont nous avons trouvé la visite passionnante, nous avons pu admirer de nombreuses peintures de grande valeur dans le cadre de ce magnifique palais conçu par Maderno, Borromini et le Bernin.

 

Parmi les oeuvres que nous avons préférées, mais qu'il est interdit de photographier, citons : La Fornarina de Raphaël (qui ne peignait pas que des madones !), le portrait de Henry VIII par Holbein, Judith et Holopherne de Caravage, le portrait de Béatrice Censi de Guido Reni, empreint d'une grande tristesse (elle a été condamnée à mort alors qu'elle avait à peine 15 ans), ainsi qu'un portrait de Jules II par le Bernin (nous avons découvert qu'il peignait aussi...).

 

 

 

 

L'ambassade d'Espagne sur la place du même nom, face à l'escalier de la Trinité des Monts, sans fleurs, hélas! à cette saison, mais toujours très fréquenté !

 

 

 

Puis enclave française à la villa Médicis, avec hommage à Chateaubriand dont le lycée français porte le nom et vue imprenable sur Rome !

 

 

 

Nous aurions bien aimé entrer à la Galerie Borghese, mais faute de réservation, nous nous sommes contentés de nous promener dans les jardins immenses qui ne manquent pas de charme, ni de vendeurs à la sauvette...

 

 

 

 

 

Et nos pas nous ont conduits place du Panthéon, où nous n'avons pas pu entrer pour cause de messe. Et juste derrière, nous avons admiré la colonne de l'éléphant du Bernin, avant de déguster une énorme glace chez Giolitti !

Rome a tenu ses promesses, mais il faudra que nous y retournions encore pour compléter notre connaissance de toutes ses richesses...

Deux villes de Toscane

Pise

Nous avions déjà eu l'occasion de nous arrêter à Pise pour voir le Campo dei Miracoli, mais sous une pluis battante, et nous avions envie de le revoir dans de meilleures conditions : c'est chose faite, au soleil couchant !

 

Nous avions aussi décidé de découvrir le centre ancien de Pise dont on nous avait dit grand bien. Hélas ! Nous avons essuyé un très gros orage qui nous a obligés à abréger notre visite... Nous y retournerons une troisième fois car effectivement nous avons trouvé beaucoup de charme à cette ville, dont la tour a un peu occulté les autres richesses !

Quelle harmonie ! Quelle élégance ! Même si la tour ne penchait pas, cet ensemble vaudrait mille fois sa réputation...

 

Mais l'intérieur des monuments est également très riche et intéressant.

 

Dans le duomo, nous avons pu admirer la nef en pierres alternativement noire et blanches, un peu comme à Sienne, le Christ en majesté en mosaïques, la chaire en marbre de Pisano et la lampe dont la légère oscillation aurait donné à Galilée l'intuition de mouvement de la Terre...

Et dans le baptistère, nous avons également admiré une autre chaire en marbre de Pisano fils, tout aussi élégante et raffinée, et du haut de l'arcade supérieure on a une vue intéressante sur le baptistère proprement dit, avec la cuve pour les immersions des adultes et les petites vasques pour le baptême des tout-petits.

 

 

 

L'Arno traverse le coeur de Pise, et il faut dire que le Lungarno a un charme fou avec sa succession de palais d'époques différentes dont les façades de teintes variées se reflètent sur l'eau. 

 

De chaque côté, de petites rues souvent bordées d'arcades s'enfoncent dans les vieux quartiers, avec marchés, églises de styles divers et places élégantes. 

Lucca

Lucca est une ville médiévale, d'origine romaine, extrêmement agréable, très animée, pleine de belles églises et de beaux palais. Elle est entièrement ceinte de remparts qui ont été transformés en promenade réservée aux piétons et aux vélos.

 

On nous avait conseillé de louer des vélos, ce que nous avons fait, nous ne l'avons pas regretté. Nous avons commencé par faire le tour des remparts à vélo avant de pénétrer dans la ville, qui est assez petite.

 

D'abord quelques aperçus depuis les remparts... 

 

 

 

 

Le duomo avec son campanile est consacré à St Martin. Edifiée dans le style pisan après le campanile, la façade n'est pas symétrique, pour s'y adapter.

 

 

 

Non loin du duomo, l'église san Pietro dans un style totalement différent !

La place de l'église San Michele in foro, comme son nom l'indique, est installée sur l'ancien forum romain. Elle est entourée de beaux palais de styles et d'époques différents. L'église, de style pisan, est également très intéressante : sa façade est sculptée de motifs de chasse, et elle est surmontée par une statue de saint Michel.

 

 

 

La dernière église de notre voyage !

 

San Frediano avec sa mosaïque sur la façade, assez austère par ailleurs tout comme sa nef.

 

A l'intérieur, une annonciation de Luca della Robbia.

Et voilà notre voyage italien définitivement terminé, jusqu'à une prochaine fois peut-être... Ce pays récèle tellement de trésors et présente tellement de charme qu'on a toujours envie d'y retourner !